Réalisée auprès de 510 000 élèves âgés de 15 ans et scolarisés dans 65 pays, l’enquête zoomait cette année plus que d’habitude sur les mathématiques, tout en maintenant une évaluation de la compréhension de l’écrit et des sciences ainsi que de la résolution de problèmes.
Pour la première fois, une épreuve de culture financière était également proposée. Seuls une quinzaine de pays y ont participé, dont la France, mais les résultats ne devraient être rendus publics par l’OCDE que dans quelques mois…
Recul des performances en mathématiques
Entre 2003 et 2012, le score obtenu par les élèves français au test de mathématiques a reculé de 16 points. Il s’élève désormais à 495 points contre 511 points en 2003. Ces résultats s’inscrivent aujourd’hui dans la moyenne de l’OCDE alors qu’ils y étaient nettement supérieurs au début des années 2000. Dans le même temps, plus d’un tiers des pays participant à l’enquête ont réalisé des progrès significatifs. En mathématiques, la France se situe ainsi à la 25e place au niveau international, loin derrière la Corée, le Japon et la Suisse, les trois pays les plus performants sur ce thème.
L’étude précise néanmoins que ce recul des résultats constaté entre 2003 et 2012 s’explique davantage par la chute des résultats observés entre 2003 et 2006.
Enseigner les maths autrement
Depuis déjà plusieurs années, l’Institut pour l’Education Financière du Public (IEFP) s’intéresse à l’enseignement des mathématiques qui sont une porte d’entrée dans l’éducation financière. Maîtriser les pourcentages est en effet une compétence clé pour comparer des prix, apprécier la performance d’un produit financier ou comprendre le concept de croissance du PIB. Le socle commun de connaissances et de compétences se fixe d’ailleurs comme objectif que chaque élève « soit en mesure d’appliquer les principes et processus mathématiques de base dans la vie quotidienne, dans sa vie privée comme dans son travail ». Or, notre sondage de 2011 sur la culture financière des Français avait montré que le niveau moyen des Français en mathématiques élémentaires était à tout le moins médiocre.
Aussi, l’IEFP a-t-il conçu des modules pédagogiques destinés aux enseignants de mathématiques du collège. Et les a regroupés et enrichis de contenus « éducation financière » devant permettre aux enseignants d’expliquer à leurs élèves les concepts de base de l’économie et de la finance dans un ouvrage Mathématiques et Education économique et financière.
Accroissement des inégalités et augmentation du nombre d’élèves en difficulté
Autre point relevé par l’étude : l’accroissement des inégalités. L’impact du milieu socio-économique sur la performance des tests en France est l’un des plus significatifs par rapport aux autres pays participant à l’enquête. La mesure de son influence s’élève à plus de 20 % et est équivalent à celui constaté en Bulgarie, au Chili en Hongrie ou encore au Pérou. En outre, lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, les chances de réussite scolaire en France sont beaucoup plus faibles que dans d’autres pays. L’exemple en matière d’équité dans la répartition des performances vient du Canada, d’Australie, de Finlande ou encore du Japon.
Par ailleurs, par rapport à 2003, le nombre d’élèves en difficulté a significativement augmenté. Il se situait à cette date légèrement en dessous de la moyenne de l’OCDE alors qu’il y est aujourd’hui équivalent. Parallèlement, la proportion d’élèves très performants est restée stable entre 2003 et 2012 laissant à penser que le système éducatif français s’est principalement dégradé par le bas ces neuf dernières années.