Les PME ETI au coeur de toutes les attentions et de tous les enjeux

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La 3ème conférence annuelle du marché boursier a réuni à Paris, le 4 décembre 2013, différents acteurs des marchés financiers. La table ronde " Les PME - ETI au cœur de toutes les attentions et de tous les enjeux" a permis à sept intervenants d'exprimer leur point de vue sur le rôle des PME en France, la question de leur financement et la mise en place du nouveau PEA PME ETI.

Participaient à cette table ronde, José Berros, Gérant de fonds actions à la Financière de l’Echiquier, Eric Forest, PDG d’Enternext, Thibault Lanxade, Président du Pôle Entreprenariat et Croissance du MEDEF, Philippe de Portzamparc, Coordinateur des Places Financières Régionales; Jean Rognetta, Président de PME Finance, Jean-François Roubaud, Président de CGPME et Jean-François Royer, associé d’EY.

Enternext

Les premiers résultats d’Enternext depuis son lancement le 23 mai 2013 ont tout d’abord été présentés. Filiale du groupe Euronext, Enternext est spécifiquement dédiée aux PME et aux ETI. La crise et les solutions qui y ont été apportées ayant complexifié l’accès au financement des PME ETI, Enternext peut être vu comme une réponse au changement du modèle de financement de ce type de société. En effet, si le prêt bancaire reste la source de financement privilégié (92 %), les dirigeants se tournent désormais vers d’autres sources, dont l’introduction en bourse. Enternext est une structure d’accompagnement des entreprises déjà cotées ou souhaitant le devenir, un espace de promotion de la bourse auprès des investisseurs.

L’impulsion régionale

L’importance du rôle des régions a ensuite été soulignée avec le développement de place financière à part entière autour des grandes métropoles françaises : Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg sous l’impulsion de la BPI et de l’ensemble des acteurs de la chaîne de financement. Le dynamisme des entreprises en région est un vecteur important de croissance : en effet, si 6 sociétés sur 10 ont leur siège en Ille de France, 70 % du PIB est généré en Province.

Les freins à l’introduction en bourse

L’introduction en bourse d’une PME ETI fait encore face à de nombreuses réticences liées à un manque d’information des entrepreneurs. Parmi les principales difficultés recensées par le MEDEF figurent la peur de perdre le contrôle de la société et le coût. Une introduction en bourse nécessite en effet une préparation minutieuse, coûteuse (environ 8 % du montant de la cotation) et n’offre pas de garanties de succès, contrairement à une demande de prêt dont on connait rapidement l’issue. Notons enfin que les entrepreneurs sont souvent dans une logique patrimoniale qui n’est pas forcément compatible avec une ouverture du capital.

Création et développement de PME

Force est de constater que la France a besoin de davantage de grosses PME et d’ETI. Plusieurs leviers ont été évoqués. Le développement des PME-ETI doit passer par des modifications structurelles d’ampleur telle qu’une baisse de la pression fiscale, une augmentation des niveaux de marge et une simplification des processus administratifs. Ensuite, il est nécessaire que ces entreprises s’ouvrent à l’international : en effet, seule une ETI sur 4 dispose d’une filiale à l’étranger. Cette timidité historique peut s’expliquer par une faible maîtrise des langues étrangères et une aversion aux risques générés par une exposition internationale. Enfin, le développement des entreprises nécessite un accès plus aisé aux financements.

Le PEA PME

La création d’un PEA dédié au PME et ETI cotées est un excellent moyen de drainer des capitaux. Plus de 400 sociétés seraient éligibles à ce dispositif qui pourrait générer 1 à 2 milliards de financement par an. Les intervenants ont soulevé le fait qu’une partie de ces sociétés n’est actuellement pas suivi en analyse financière, ce qui rend l’investissement plus hasardeux. Une des solutions à cette difficulté consiste à ne pas investir en direct mais dans des fonds dédiés : plusieurs sociétés de gestion en constituent actuellement se chargeant ainsi de l’analyse des sociétés. Autre lacune du dispositif selon certains, la non éligibilité des IBO (émission obligataire par offre au public) pourtant plébiscitées par les investisseurs car considérées comme moins risquées.

Le rôle de la BPI

Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance a détaillé les missions de la Banque Publique d’Investissement.

La BPI regroupe OSEO, CDC Entreprises, FSI et FSI Régions pour offrir, dans chaque région, des solutions de financement adaptées à chaque étape de la vie de l’entreprise. Pour ce faire, BPI France regroupe aujourd’hui 6 métiers :

  • Le financement de court, moyen et long terme en partenariat avec les banques ; représentant 35 milliards d’Euros, la BPI fait des crédits de durée et de modalités variables :à remboursement différé, sans objet fixe(prêt de développement), sans garantie sur le patrimoine de l’entreprise ou du dirigeant etc …

  • Les garanties de crédit aux entreprises,

  • Les métiers de fonds de fonds : financement possible des fonds de PME cotés ou de fonds d’accompagnement des PME à la cotation. La BPI regroupe aujourd’hui 274 fonds qui gèrent 16 milliards d’Euros.

  • Le FSI : il s’agit d’ un fonds d’investissement ayant pour but d’aider les entreprises françaises qui ont besoin de trouver des investisseurs stables pour financer leurs projets de développement. Ce fonds est constitué de 60 lignes de gestion, dont 40 % sont cotées (PME et ETI cotées).

  • Le financement de l’innovation via plusieurs fonds thématiques dédiés aux entreprises non cotées (pour la mode, le bois ou le nucléaire par exemple). La BPI investit ainsi dans le capital de centaine d’entreprises par an, toutes tailles confondues.

  • La BPI a également un rôle d’accompagnement et dispose pour ce faire de bureaux en région. Les chargés d’affaire rencontrent jusque 150 chefs d’entreprise par an. Les décisions d’investissement jusque 4 millions sont prises localement. Les chargés d’affaire essaient également de favoriser les rapprochements de PME (build-up).