A la suite de la présentation succincte du rapport par Messieurs Delannoy et Le Page, Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos, a animé un débat qui réunissait Séverin Cabannes, directeur général délégué de la Société Générale,Christian Chavagneux, rédacteur en chef adjoint d’Alternatives économiques, Fabrice Pesin, secrétaire général adjoint de l’ACPR et Christian Poyau, PDG de Micropole et président de la Fondation Croissance Responsable. Deux grands témoins, membres de l’Académie des sciences morales et politiques, à savoir Jacques de Larosière et Michel Pébereau ont fait part de leur analyse. Et des questions ont été posées par des élèves du lycée Turgot (Terminale ES) et du lycée Apollinaire de Thiais (BTS Muc).
Un rapport sous forme de questions
La Fondation Croissance Responsable, issue de l’association Croissance Plus, a pour objectif de faire de la pédagogie sur l’économie de marché et d’œuvrer au rapprochement entre le monde de l’éducation et celui de l’entreprise. En 2013, elle a constitué une commission Finance responsable, présidée par Bertrand Collomb, président de l’Académie des sciences morales et politiques en 2013 et président d’honneur de Lafarge, et à laquelle participait entre autres Georges Pauget, président de l’IEFP. Les travaux de cette commission ont abouti à un rapport, qui pose la problématique de la finance responsable autour d’une série de questions telles que: « est-ce que trop de finance peut pénaliser l’économie? », « Faut-il encadrer l’innovation financière? », « Les paradis fiscaux sont-ils utiles? », « Quel financement à long terme de l’économie? » ou une question qui nous est chère « Quelle éducation financière pour les Français? ».
Un débat autour des notions de risque et de régulation bancaire
Le débat qui a suivi a permis de mettre l’accent sur quelques sujets importants, en particulier celui du risque.Quelle dose de risque les banques doivent-elles assumer? Tous les participants se sont accordés pour dire que la prise de risque est indispensable pour assurer la croissance, y compris pour les banques, dont c’est en quelque sorte le métier (transformation d’une épargne à court terme pour des objectifs de long terme). Mais que la réglementation l’est tout autant pour créer les conditions d’un financement de l’économie stable, pérenne et sûr.
La question de la définition des paradis fiscaux a davantage séparé les intervenants, certains comme Séverin Cabannes ou Michel Pébereau s’en tenant à la définition étroite de l’OCDE, tandis que Christian Chavagneux, auteur d’un ouvrage sur le sujet, retient une définition beaucoup plus large qui inclut plusieurs pays européens dont l’Irlande, la Suisse et le Luxembourg.
Mais tous se sont réconciliés autour de la nécessité d’une meilleure éducation économique et financière.