100 000 milliards de dollars de dette
L’encours de la dette obligataire mondiale est passé de 70 000 milliards de dollars en juin 2007 à 100 000 milliards de dollars en juin 2013 selon le dernier rapport trimestriel de la Banque des Règlements Internationaux (BRI). Un niveau jusqu’ici jamais atteint.
La dette des administrations publiques, des sociétés non financières (les entreprises) et des sociétés financières sur les marchés internationaux et nationaux ont été prises en compte dans le calcul de la dette mondiale, seule celle des ménages n’a pas été retenue.
Hausse des émissions d’obligations souveraines…
Cette croissance s’explique principalement par la hausse significative des émissions d’obligations par les administrations publiques (États, administrations locales, provinces, cantons d’une fédération, etc.). Depuis 2007, l’encours des titres de dette souveraine a ainsi bondi de 80 % pour atteindre 43 000 milliards de dollars mi-2013 sur les marchés nationaux.Rapporté à l’échelle humaine, chacun serait ainsi d’ores et déjà endetté à hauteur de plus de 6000 dollars… En cause, la crise financière enclenchée début 2007 ayant conduit la plupart des pays développées à émettre de nouveaux titres pour soutenir leur croissance économique.
Au troisième trimestre 2013, la dette publique française atteint 92,7 % du PIB. Celle du Royaume-Uni est à peu près équivalente (89,1 %). Quant à celles des États-Unis et du Japon, elles devraient respectivement s’élever à 107,3 % et 242,3 % du PIB en 2014 selon les prévisions du fonds monétaire international (FMI).
… et des émissions d’obligations d’entreprises
Autre facteur explicatif : la forte progression des obligations émises par les entreprises à un rythme comparable à celle des obligations souveraines depuis 2007, bien que leur encours soit beaucoup plus faible. En juin 2013, il dépasse les 10 000 milliards de dollars sur les marchés nationaux : »la substitution de financements obligataires aux prêts bancaires traditionnels n’est peut être pas étrangère à cette évolution, comme l’appétit des investisseurs pour des actifs offrant une prime par rapport aux rendements très bas sur les marchés de dettes souveraines » précise le rapport. Autrement dit, la chute de l’octroi de crédits du secteur bancaire sous l’effet de la crise tout comme la faiblesse des taux d’intérêts ont amené les entreprises à davantage se financer sur les marchés financiers.
Quant aux sociétés financières (des banques essentiellement), leur émission de titres obligataires a été relativement faible entre 2007 et 2013 sur les marchés bien qu’elles en constituent traditionnellement les principaux émetteurs. Leur volume sur les marchés internationaux a progressé de seulement 19 % depuis six ans. Celui des marchés nationaux s’est même contracté depuis la fin de l’année 2007. Le processus de désendettement du secteur bancaire, engagé suite à la crise financière, explique en partie ce déclin.