Mario Draghi, le Président de la BCE, a en effet déclaré que le Conseil des Gouverneurs s’était unanimement prononcé en faveur de la mise en œuvre d’une telle politique non conventionnelle si le risque de déflation se matérialisait plus nettement encore dans les prochains mois. Le fait que le Conseil des Gouverneurs soit unanime sur cette question est un élément très important car il signifie que la banque centrale allemande, pourtant très orthodoxe en matière monétaire et jusqu’ici rétive à ce genre de mesure, a évolué sur cette question. La BCE aurait ainsi toute latitude pour agir, y compris pour mettre en place un programme de « Quantitative Easing » se traduisant par l’achat massif de titres de la dette publique auprès des banques européennes.
Mario Draghi a précisé que la BCE allait suivre de très près les évolutions du taux d’inflation en zone euro. Il s’attend à ce que celui-ci remonte en avril en raison d’un effet de base résultant de l’impact des dates des vacances de Pâques sur les chiffres de l’inflation. En 2013, Pâques tombait en mars alors que cette année, Pâques tombe en avril. Aussi, les dépenses liées au tourisme en mars 2014 ont diminué par rapport au mois de mars de l’an dernier, mais devraient progresser en avril. De fait, les statistiques annuelles d’inflation ont été impactées négativement en mars par cet effet « Pâques ». En avril, à l’inverse, les statistiques d’inflation devraient être impactées positivement par ce même effet. La BCE s’attend donc à une remontée du taux d’inflation en zone euro et considère toujours que les anticipations de hausse des prix sont solidement ancrées à un niveau conforme à son objectif de moyen terme, c’est à dire 2% en rythme annuel.
La BCE pourrait décider d’agir dès la prochaine réunion du Conseil des Gouverneurs début mai si les statistiques d’inflation en zone euro qui seront publiées par Eurostat le 30 avril ne montrent pas une remontée de l’IPCH.