À l’opposé des ménages à très hauts revenus, qui ont rebondi dès 2010, le niveau de vie des plus pauvres diminue en euros constants pour la troisième année consécutive. En 2011, le taux de pauvreté augmente toujours (+ 0,3 point) mais à un rythme plus modéré qu’en 2009 et 2010 (+ 0,5 point ces deux années), pour s’établir à 14,3 % de la population totale. 8,7 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire en 2011. Cependant, le taux de pauvreté monétaire en France reste inférieur à celui de la plupart des autres pays de l’Union européenne (17 % en moyenne), notamment du fait du système de protection sociale français.
Une personne est dite pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian de l’ensemble de la population, soit 978 euros par mois en 2011.
Un revenu médian de 1 630 € par mois
En 2011, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’Insee, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 19 550 euros, soit 1 630 euros par mois. Ce montant partage la population en deux, la première moitié ayant moins et la seconde ayant plus. En 2011, le niveau de vie médian est stable en euros constants. Sous l’effet de la crise, il avait baissé en 2010 (–0,5 %) après une progression faible en 2009 (+ 0,4 %). Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie annuel inférieur à 10 530 euros ; celui des 10 % les plus aisées est d’au moins 37 450 euros, soit 3,6 fois plus.
Les chômeurs et salariés les plus touchés
11,9 % des personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont des chômeurs et leur nombre progresse fortement. L’autre catégorie très touchée est celle des salariés dont le taux de pauvreté passe de 6,3 à 6,9 % entre 2010 et 2011.
Parmi les personnes dont le niveau de vie passe sous le seuil de pauvreté une année donnée, la probabilité qu’elles restent dans cette situation l’année suivante est de près de 50 %. La probabilité pour qu’elles s’y trouvent encore au bout de trois ans est d’un peu plus de 30 %, et d’un peu plus de 20 % au bout de quatre ans. Selon les catégories socio-professionnelles, le risque de persistante est, sans surprise, plus élevé chez les ouvriers et les inactifs. Les retraités ne sont pas épargnés. S’ils sont en moyenne moins touchés par la pauvreté, ceux qui basculent dans la pauvreté ont plus de difficulté à en sortir.