Un net recul du taux d’épargne en 2013
Dans un contexte économique « toujours fragile » malgré des performances boursières satisfaisantes, l’étude constate un net recul du taux d’épargne en France en 2013 estimé à 14,7 % en fin d’année contre 15,7 % fin 2012. En effet, la croissance du patrimoine économique des ménages continue de reculer depuis 2010. Les placements financiers ont enregistré une baisse de 18 % en 2013 par rapport à 2012. Sur ce point, le rapport précise que »l’année 2013 marque pour les ménages, le deuxième plus faible exercice depuis 1996 en matière de placements financiers, après le point bas enregistré en 2000″.
Une réaffectation de l’épargne vers les produits d’assurance-vie et les fonds de pension
Autre point souligné par l’étude, la réaffectation de l’épargne des ménages vers les produits d’assurance-vie et les fonds de pension au cours de l’année 2013, bien que délaissés en 2011 et 2012 : »au total, dans un environnement où les principaux placements nets des ménages ont été divisés par deux depuis le déclenchement de la crise passant de 130 milliards en 2007 à 71 en 2013, les contrats d’assurance-vie et les fonds de pension […] figurent parmi les supports qui ont le mieux su attirer l’épargne des ménages en 2013, malgré des contrats dont les rendements continuent de s’inscrire dans une tendance baissière« .
Les principaux risques identifiés par l’AMF pour l’année 2014
L’AMF identifie plusieurs risques pour l’année 2014 en matière de stabilité financière, d’organisation et de fonctionnement des marchés, et de financement de l’économie que sont :
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Le resserrement de l’octroi de crédit aux entreprises par le secteur bancaire. L’étude précise néanmoins que ce risque pourrait être contenu grâce aux nouvelles opérations de refinancement annoncées par la BCE pour redynamiser la distribution de crédit aux entreprises (voir notre actualité : décision historique de la BCE).
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La « déformation des structures de financement et de placement des acteurs économiques » liée à la faiblesse des taux d’intérêt et aux réformes réglementaires favorisant une prise de risque excessive de la part de certains investisseurs à l’image de l’engouement de certains d’entre eux pour le bitcoin.
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Le risque de « surcharge réglementaire » lié aux réformes de la régulation du secteur bancaire mises en place suite à la crise financière (loi bancaire) ; Union bancaire européenne ; Bâle III) susceptible selon l’AMF de « pénaliser le redémarrage de l’économie ».
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Le manque de transparence de certains segments ou activités de marché : croissance des « dark pool« , développement du trading haute fréquence (THF), hausse des risques juridiques et politiques à l’échelle internationale conduisant à une « inflation des provisionnements pour litiges » (cf. affaire BNP Paribas)…
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La faible diversification du portefeuille des ménages français qui favorise l’épargne bancaire au détriment des produits d’épargne de long terme et la possibilité d’une reproduction de comportements contra-cycliques « consistant à investir en actions en haut du cycle des valeurs boursières et invitent àrenforcer les efforts engagés en matière d’éducation financière« .
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Le risque d’un regain d’intérêt pour les produits structurés dans un contexte global de faible taux sur les marchés.
Pistes d’action de l’AMF
Face à ces risques l’étude préconise plusieurs pistes d’action consistant à :
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renforcer la transparence et la sécurité des marchés,
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rétablir la confiance des épargnants en leur assurant la fourniture d’une information claire et précise sur l’ensemble des produits financiers,
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agir pour le financement de l’économie en favorisant par exemple le développement et l’encadrement des modes de financement alternatifs tels que le crowdfunding
Ces actions avaient été présentées en détail par l’AMF lors de la publication en novembre 2013 de leur plan stratégique pour les trois années à venir.