En 2013, chaque ménage français a dépensé 3 201 euros en moyenne pour régler le coût de l’énergie (transport et logement), en augmentation de 40 euros sur un an. L’année précédente, la hausse de la facture énergétique des ménages était de 200 euros.
Les dépenses énergétiques représentent 6,2 % de la consommation effective des ménages, une proportion qui n’avait pas été atteinte depuis 1991. La consommation effective recouvre les dépenses effectuées directement par les ménages et les dépenses réalisées par la collectivité (institutions sans but lucratif au service des ménages et administrations publiques) au profit des ménages.
Des dépenses d’énergie en hausse pour le logement, en baisse pour le carburant
Les dépenses d’énergie pour le logement ont augmenté de 100 euros, en raison de la hausse des prix des énergies de chauffage (notamment du gaz et de l’électricité) et des besoins accrus en chauffage en 2013 suite à une période froide de janvier à mai. Cette hausse a toutefois été divisée par deux par rapport à 2012.
La dépense moyenne de carburant a diminué de 60 euros par ménage par rapport à 2012, essentiellement en raison de la baisse des prix à la pompe.
Au niveau national, la facture énergétique de la France a atteint 65,8 milliards d’euros en 2013, en recul de 4,6 % par rapport au record de 2012 (avec un montant de 69 milliards d’euros). Ce recul s’explique surtout par un repli des prix internationaux du pétrole et du charbon. En revanche, le prix du gaz naturel continue d’augmenter, pour la troisième année consécutive, indique le baromètre annuel. La facture énergétique représente cependant encore plus de 3 % du PIB (3,1 % en 2013). Dans les années 1990, ce taux n’était que de 1 %.
Transition énergétique : de nouvelles mesures annoncées pour les prochaines années
La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Ségolène Royal, a présenté en conseil des ministres du 30 juillet 2014 son projet de loi « de programmation de la transition énergétique pour la croissance verte ». Le texte sera discuté à l’Assemblée nationale à partir d’octobre.
La loi de programmation fixe cinq objectifs à moyen et long termes :
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Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et les diviser par quatre à l’horizon 2050 ;
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Réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à 2012 et porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2,5 % d’ici à 2030 ;
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Réduire la consommation d’énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à 2012 ;
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Porter la part des énergies renouvelables à 23% de la consommation énergétique finale brute d’énergie en 2020 et à 32 % en 2030 ;
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Porter la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité à l’horizon 2025.
Les particuliers devraient bénéficier de diverses aides en faveur des économies d’énergie
Voici un aperçu des mesures annoncées à ce jour, avant d’éventuelles modifications au cours des discussions parlementaires, le vote et la publication de la loi.
1- Aide à l’achat d’un véhicule électriqueLe bonus à l’achat d’un véhicule électrique serait majoré d’une prime à la reconversion s’il s’accompagne de la mise à la casse d’un véhicule diesel, permettant d’atteindre jusqu’à 10 000 euros d’aide. Cet avantage supplémentaire serait accordé sous condition de ressources et prioritairement dans les zones concernées par une mauvaise qualité de l’air.
Il serait prévu de porter les points de recharge pour les véhicules électriques à 7 millions en 2030, contre 31 000 actuellement. Pour les particuliers, un avantage fiscal de 30 % sur les travaux d’aménagement serait accordé pour l’installation de bornes de recharge individuelles.
2- Avantage fiscal renforcé pour les travaux d’isolation A compter du 1er septembre 2014, les particuliers pourraient bénéficier d’un crédit d’impôt de 30 % du montant de leur facture de travaux d’isolation, plafonné à 8 000 euros pour un célibataire et à 16 000 euros pour un couple.
Et les ménages ne seraient plus obligés de réaliser plusieurs travaux à la fois, mais pourraient les faire les uns après les autres : fenêtres, toiture… Ces allègements fiscaux seraient aussi valables pour l’installation de compteurs individuels dans les copropriétés.
3- Pour les ménages modestes, un chèque énergie remplacerait les tarifs sociaux de l’électricité et du gaz. Ce qui permettrait d’élargir l’aide à toutes les énergies dont le fioul ou le bois.