Lors de la conférence de presse qui suit traditionnellement la réunion du Conseil des gouverneurs, Mario Draghi, le Président de la BCE, s’est montré optimiste pour la croissance et l’inflation de la zone euro, estimant notamment que la politique d’achats massifs de titres financiers que la BCE s’apprête à mettre en œuvre à partir du 9 mars prochain devrait avoir un impact positif sur ces deux éléments.
La BCE anticipe une reprise de la croissance en zone euro…
Mario Draghi a indiqué que les résultats des dernières enquêtes de conjoncture menées auprès de chefs d’entreprises européennes permettaient d’entrevoir une amélioration de l’activité économique au début de l’année 2015. Il a aussi souligné que cette amélioration se reflétait également dans les nouvelles projections économiques réalisées par la BCE pour la période 2015-2017. Selon elles, la progression du PIB de la zone euro devrait atteindre 0,9 % en 2014, puis 1,5 % en 2015, 1,9 % en 2016 et 2,1 % en 2017. Ces projections sont bien meilleures que celles qui avaient été réalisées en décembre dernier. Pour justifier ce regain d’optimisme, Mario Draghi cite l’impact favorable de la baisse de l’euro et du prix du pétrole. Toutefois, ce dernier étant selon lui amené à se redresser, c’est surtout l’efficacité du programme d’achat d’actifs financiers de la BCE (ou « quantitative easing ») qui, selon lui, aura un effet positif sur la demande, la consommation puis l’investissement.
…et un retour graduel vers 2 % d’inflation
Mario Draghi considère par ailleurs que les effets conjugués du programme d’achat massif d’actifs financiers de la BCE prévu jusqu’en septembre 2016, de la baisse du taux de change de l’euro et de la remontée prévisible des cours du pétrole dans les années à venir devraient se traduire par une remontée progressive des taux d’inflation en zone euro. Ainsi, la BCE table sur une hausse des prix proche de 0 en 2015 en raison notamment de la faiblesse des prix de l’énergie, puis de 1,5 % en 2016 et 1,8 % en 2017.
Si ce scénario se confirme, la BCE commencerait alors à envisager une « normalisation » de sa politique, ce qui signifie qu’elle procèderait à une remontée de ses taux directeurs et qu’elle arrêterait ses achats d’actifs financiers.