Ce surcroît de croissance proviendrait essentiellement d’une accélération de la demande des ménages. S’il devrait se traduire par des créations d’emplois, celles-ci demeureraient toutefois insuffisantes pour réduire le taux de chômage.
La demande des ménages stimulerait la croissance
L’Insee prévoit qu’après une progression de 1,1 % en 2014, le pouvoir d’achat des ménages accélère encore en 2015 à + 1,9 %, ce qui constituerait la plus forte hausse depuis 2007. Deux facteurs contribueraient plus particulièrement à cette évolution favorable du pouvoir d’achat des Français : une moindre progression des prélèvements obligatoires (+1,2 % contre + 2 % en 2014) et le redressement des revenus de la propriété (+0,9 % contre – 2,2% en 2014).
De fait, les ménages français seraient davantage amenés à consommer. L’Insee table ainsi sur une nette accélération de la consommation des ménages en 2015, de l’ordre de + 1,6 % et estime que c’est cet élément qui sera le moteur déterminant de la croissance française cette année.
A contrario, l’investissement des ménages (achat d’immobilier) reculerait fortement (- 4,7 %), alors que celui des entreprises ne progresserait que de 1 % en 2015. Toutefois, l’Insee s’attend à une accélération de l’investissement des entreprises au second semestre grâce aux perspectives de demande, à l’amélioration de leur situation financière (hausse de la profitabilité en liaison avec la baisse du prix du pétrole, le CICE et le pacte de responsabilité) et à la baisse des taux d’intérêt.
En termes sectoriels, ce seraient surtout l’industrie manufacturière (+ 2 %), l’énergie (+ 2,6 %) et les services marchands (+1,6 %) qui tireraient la croissance française en 2015.
Le taux de chômage resterait inchangé
L’Insee prévoit une augmentation progressive des créations d’emplois tout au long de l’année 2015, avec une accélération au second semestre. Ainsi, l’emploi dans le secteur marchand progresserait de 41 000 postes (contre une baisse de 45 000 postes en 2014) grâce au raffermissement de l’activité économique mais aussi grâce aux effets bénéfiques du CICE et du Pacte de responsabilité et de solidarité.
L’emploi dans le secteur non marchand (secteur public et associatif) progresserait également en 2015 de 53 000 postes, soit un peu moins qu’en 2014 (+ 67 000 postes),du fait des contrats aidés.
Au total, en tenant compte également de l’emploi non salarié, l’Insee table sur une hausse des créations d’emplois de 114 000 postes en 2015 par rapport à 2014. Toutefois, elle considère que ces dernières demeureraient encore trop faibles pour absorber l’augmentation de la population active, si bien que le taux de chômage resterait inchangé à 10,4 %.