Optimisme prudent
Michel Sapin a indiqué que le projet de budget avait été établi sur l’hypothèse d’une croissance du PIB de 1 % en 2015 et de 1,5 % en 2016, chiffres qui restent inchangés par rapport aux prévisions initiales et aux objectifs du programme de stabilité communiqués à la Commission européenne au printemps dernier.
Pour étayer ces prévisions, le gouvernement insiste sur les facteurs favorables qui jouent en faveur du retour de la croissance en Europe et en France : baisse du prix du pétrole, qui redonne du pouvoir d’achat aux ménages, dépréciation de l’euro qui stimule les exportations et niveau très bas des taux d’intérêt qui favorise le redémarrage du crédit aux entreprises.
L’optimisme du gouvernement reste néanmoins prudent, car l’environnement international pourrait toutefois réserver quelques mauvaises surprises, par exemple si l’économie chinoise connaissait un « trou d’air » qui pourrait affecter l’économie mondiale. C’est la raison pour laquelle les prévisions initiales pour la croissance françaises n’ont pas été relevées mais simplement maintenues.
La consommation et l’investissement des entreprises en soutien
Le gouvernement estime que la croissance de l’économie française en 2015 et 2016 serait soutenue par la consommation des ménages, qui est attendue en hausse de 1,8 % en 2015 et de 1,7 % en 2016, grâce à l’effet combiné de la faiblesse de l’inflation (qui est quasi nulle) et des mesures de baisse d’impôt sur le revenu qui devrait profiter à quelque 12 millions de contribuables au total sur les années 2014, 2015 et 2016.
Le gouvernement table aussi sur une reprise de l’investissement des entreprises qui devrait progresser de 2,5 % en 2015 puis de 4,9 % en 2016, en liaison avec un redressement de leur taux de marge. Celui-ci serait en effet impacté favorablement par les différents dispositifs mis en place pour restaurer la compétitivité des entreprises et qui se chiffrent à 33 milliards d’euros pour l’année 2016 : crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), pacte de responsabilité, allègements des cotisations sociales, suppression de la contribution sociale de solidarité et suramortissement en faveur des TPE et PME.
Enfin, conséquence d’un retour de la croissance et d’un redémarrage de l’investissement, les créations d’emplois devraient également être bien orientées, avec des créations nettes de 60 000 postes dans le secteur privé en 2015 et de 130 000 en 2016.