Une réduction des inégalités de niveau de vie
L’enquête de l’Insee révèle que les trois premiers déciles de niveau de vie augmentent légèrement en 2013, mais que le premier décile, qui correspond au niveau de vie maximum atteint par les 10 % des Français les plus pauvres, s’inscrit en progression plus nette (+ 1,1 %) grâce à une hausse des revenus d’activité de cette population due à l’augmentation de leurs heures travaillées sur l’année.
A l’inverse, les niveaux de vie diminuent dans le reste de la population, avec un recul nettement plus prononcé (- 1,8 %) pour le neuvième décile qui représente le niveau de vie minimum des 10 % des Français les plus aisés. Deux raisons permettent d’expliquer la baisse du niveau de vie de cette catégorie de personnes :
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D’une part, les revenus du patrimoine –qui représentent plus du quart du revenu disponible de la population la plus riche- ont baissé sensiblement, passant de 11,9 % en 2012 à 10, 9 % en 2013 du fait de la baisse des taux d’intérêt et de la hausse de la fiscalité s’appliquant aux dividendes versés.
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D’autre part, la hausse des impôts qui a plus particulièrement affecté les ménages les plus aisés. Ainsi, les impôts directs auxquels ils sont soumis s’inscrivent en progression de 1,9 point en 2013 pour atteindre 27,9 % de leur revenu disponible, alors que pour les autres ménages la hausse des impôts directs n’est que de 0,8 point en moyenne.
Au total, l’Insee constate que les inégalités de niveau de vie, mesurées par le rapport entre le neuvième décile et le premier décile, ont reculé en 2013, lequel se situe en effet à 3,5, contre 3,6 en 2012.
Un recul du taux de pauvreté
Avec 8,6 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté monétaire fixé à 1 000 euros mensuels, le taux de pauvreté en 2013 s’élève à 14 % de la population française, s’inscrivant en léger recul par rapport à celui de 2012 (14,3 %). Cette évolution favorable s’accompagne d’une hausse du niveau de vie médian des personnes pauvres, qui s’établit à 802 euros par mois en 2013 contre 788 euros en 2012.
Ce repli s’explique notamment par la revalorisation de certaines prestations sociales destinées aux plus modestes, comme le Revenu de Solidarité Active (RSA) et l’allocation logement.
Ce sont principalement les chômeurs et les jeunes adultes qui sont concernés par la baisse du taux de pauvreté. En effet, le niveau de vie médian des premiers progresse de 2,3 % et leur taux de pauvreté diminue de 1,4 point pour s’établir à 37,3 % en 2013. La principale raison en est l’augmentation des montants perçus au titre des allocations chômage, liée au fait qu’avec la baisse du chômage des jeunes en 2013, l’âge moyen des chômeurs indemnisés s’est accru. Aussi, les chômeurs nouvellement indemnisés avaient en moyenne davantage cotisé et avaient donc des droits supérieurs à ceux qui étaient indemnisés en 2012.
Le taux de pauvreté des adultes de 18 à 29 ans passe quant à lui de 20,6 % en 2012 à 18,6 % en 2013 et leur niveau de vie progresse de 0,6 %. L’Insee ne donne pas de détail sur les raisons de cette évolution, mais on peut supposer qu’elle est liée à la revalorisation des prestations destinées aux plus démunis (RSA et allocation logement) qui vise plus particulièrement la population des jeunes adultes et à la baisse du chômage des actifs de moins de 25 ans avec la montée en charge des emplois d’avenir et la reprise de l’emploi intérimaire.