Le cinquième Baromètre annuel du Club de l’Epargne Salariale vient de paraître. 300 salariés bénéficiaires d’un dispositif d’épargne salariale ont été interrogés, par un questionnaire en ligne, du 3 au 14 septembre 2015 (salariés de 18 ans et plus, travaillant en entreprise privée ou publique, hors administration et fonction publique). En parallèle, pour la première fois, 50 dirigeants ou responsables d’entreprises de plus de 50 salariés proposant un dispositif d’épargne salariale ont été interrogés, par téléphone, du 3 au 11 septembre 2015.
Les salariés destinent leur épargne salariale à la préparation de la retraite et à la constitution d’une épargne de précaution
43 % des salariés bénéficiaires d’un dispositif d’épargne salariale dans leur entreprise destinent cette épargne à la constitution de revenus complémentaires pour la retraite. Ce pourcentage passe même 59 % chez les salariés de 50 ans et plus.
En même temps, 43 % des salariés destinent leur épargne salariale à la constitution d’une épargne de précaution, pour faire face à des dépenses imprévues. Ce pourcentage atteint 55 % pour les salariés de 50 ans et plus.
Au cours des douze derniers mois, plus de deux salariés sur 10 (21 %) ont puisé dans leur épargne salariale pour des dépenses courantes. Et 16 % ont utilisé leur épargne salariale pour payer les impôts.
Deux nouveaux objectifs d’épargne sont en nette augmentation : l’acquisition de la résidence principale (pour 25 % des salariés en 2015 contre 15 % en 2014) et la constitution d’une épargne pour prévenir les dépenses liées à la dépendance (pour 16 % des salariés en 2015 contre 11 % en 2014).
Les intentions d’épargne en vue de la retraite
Quel que soit l’objectif d’épargne, le baromètre note un accroissement de l’intention d’épargner en 2015, en hausse significative par rapport à 2014. Les salariés sont 27 % à déclarer vouloir épargner davantage en 2015 (contre 18 % en 2014). Les moins de 35 ans sont même 42 %. A l’inverse, les 9 % des salariés envisagent de moins épargner en 2015 (contre 17 % en 2014).
Concernant la préparation de la retraite, les deux tiers des salariés anticipent un montant insuffisant de leur retraite. Et 7 personnes sur 10 épargnent pour leur retraite, quel que soit le support d’épargne. Ce ratio reste identique depuis 2013. Ces personnes placent leur épargne en premier sur des produits détenus hors de leur entreprise (PEA, assurance vie, livrets, actions). L’épargne salariale arrive en seconde position des moyens utilisés (PEE, PERCO).
Globalement, les dirigeants d’entreprise jugent les dispositifs d’épargne salariale comme les moyens de financement les plus efficaces pour la retraite de leurs salariés (90 %). Les salariés sont 76 % à considérer ces dispositifs comme efficaces pour participer au financement de leur retraite .
Plus de la moitié des salariés ont investi dans leur épargne salariale au cours de l’année
Parmi les salariés bénéficiant d’un dispositif d’épargne salariale au sein de leur entreprise, 6 sur 10 sont des investisseurs « actifs », c’est-à-dire ayant investi dans leur épargne salariale au cours des douze derniers mois. Cette proportion est stable dans le temps.Ces salariés investisseurs ont versé en moyenne 9 % de leur salaire net dans le dispositif d’épargne salariale de leur entreprise.
Une certaine méconnaissance des dispositifs d’épargne salariale
74 % des salariés bénéficiant d’un dispositif d’épargne salariale sont satisfaits de la gestion de leur compte. Mais ils sont moins satisfaits sur l’information qui leur est fournie (62 % satisfaits de la clarté, 55 % satisfaits de la fréquence).
Le mécanisme de l’abondement (somme versée par l’entreprise en complément des versements des salariés) est relativement méconnu. Seule la moitié des salariés bénéficiant d’un dispositif d’épargne salariale dans leur entreprise déclarent pouvoir bénéficier de cet abondement. Lorsque ces salariés ont investi dans ce dispositif, ils sont alors 65 % à déclarer connaître l’abondement.
Et sept salariés sur dix (47 % parmi les investisseurs actifs) ne connaissent pas l’existence du conseil de surveillance paritaire, instance spécifique de l’épargne salariale.
Les attentes à l’égard de l’épargne salariale sont similaires pour les salariés et les dirigeants : assouplissement des conditions de déblocage des sommes investies, simplification des dispositifs, plus d’informations, de formations et de conseils. L’attente la plus forte pour les dirigeants porte sur les mesures d’incitation au versement de l’épargne sur des fonds spécifiques tel que le Perco.