Il s’agit d’une décision historique, le dernier relèvement de taux effectué par la FED datant de juin 2006. Depuis lors, les taux directeurs avaient été abaissés à la suite de la crise financière de 2008. La FED se démarque également des autres banques centrales des pays développés, qui continuent toutes de pratiquer une politique monétaire accommodante.
Bien que largement anticipée et saluée par les économistes et les investisseurs, cette hausse des taux apparait toutefois tardive au regard de la situation économique des Etats-Unis.
Une décision largement anticipée
Janet Yelen avait déjà annoncé depuis presque un an son intention de relever ses taux d’intérêt. Ainsi, dans le cadre de sa politique dite de « forward guidance » qui vise à déclarer à l’avance les décisions qu’elle entend prendre, la FED avait préparé les investisseurs et les économistes à l’imminence de cette hausse tout au long de l’année 2015.
Toutefois, elle avait reporté sa décision plusieurs fois d’affiliée, évoquant notamment des incertitudes sur la solidité de la croissance et de l’emploi aux Etats-Unis.
Mais les dernières statistiques publiées récemment, qui confirmaient l’excellente santé de l’économie américaine, ainsi que les annonces précédemment faites par la Présidente de la FED, ne laissaient plus aucun doute sur la décision qui serait prise par le comité de politique monétaire programmé le 16 décembre 2015.
De fait, les marchés financiers ont réagi positivement à l’annonce du relèvement des taux directeurs de la FED. Ainsi, la bourse de New York progressait de plus de 1 % à l’issue de la conférence de presse de Janet Yelen. En effet, les investisseurs n’ont pas été surpris par cette décision et ils l’ont interprétée comme un signe de confiance de la FED dans la vigueur de l’économie américaine.
Une hausse de taux tardive
Nombreux sont toutefois les économistes qui critiquent la FED sur le calendrier de la remontée des taux directeurs.
En effet, le cycle actuel dans lequel se situe l’économie américaine, qui a créé 9 millions d’emplois depuis 2010 et affiché un taux moyen de progression du PIB de 2,5 % depuis 2012, semble entamer un retournement après 6 d’années de croissance ininterrompue, soit la plus longue phase de reprise jamais enregistrée dans l’histoire des Etats-Unis.
Des premiers signes de ralentissement apparaissent, comme le recul de la production industrielle sur trois mois consécutifs, le retournement du taux d’utilisation des capacités de production, ou encore la tendance à la baisse de la profitabilité des entreprises.
Aussi, à avoir trop attendu pour remonter ses taux directeurs dans la phase haute du cycle économique, la FED pourrait se retrouver dans l’incapacité d’agir efficacement si la croissance ralentissait et l’emploi se détériorait au cours des trimestres à venir puisqu’elle ne pourrait pas recourir à une forte baisse des taux d’intérêt, qui restent encore à un niveau très faible, pour stimuler l’activité.