La croissance française devrait accélérer au premier semestre 2016
L’Insee constate qu’au troisième trimestre 2015, le PIB a progressé de 0,3 % mais que le taux de chômage a poursuivi sa progression pour atteindre 10,6 % de la population active.
Pour le quatrième trimestre de 2015, l’Insee table sur une croissance ramenée à 0,2 % seulement, contre 0,4 % lors de ses précédentes prévisions du mois d’octobre. En cause, la consommation des ménages qui marquerait le pas (-0,1 %) du fait d’un repli non anticipé de leurs dépenses d’énergie et de la faiblesse de leur demande en matière de services. Sur ce dernier aspect, les craintes suscitées par les attentats du mois de novembre joueraient un rôle important. L’emploi serait malgré tout plus dynamique qu’au troisième trimestre et le taux de chômage diminuerait à 10,5 % de la population active.
Constatant toutefois que le climat des affaires, qui mesure le sentiment des chefs d’entreprises sur leur activité, s’améliore en novembre et qu’il se situe au-dessus de sa moyenne de longue période, l’Insee estime que la production de biens et services progresserait plus fortement en 2015 qu’en 2014 (+ 1,3 % contre + 0,7 % respectivement), de sorte qu’à la fin du premier semestre 2016 l’acquis de croissance pour l’année 2016 serait de +1 %.
Concernant la création d’emplois, l’Insee indique qu’elle se redresse progressivement depuis l’automne 2014 et qu’elle devrait accélérer au début 2016 grâce à une activité économique plus soutenue. Au total, l’Insee table sur 127 000 créations d’emplois en 2015 et 73 000 au premier semestre 2016. Dans la mesure où cette hausse de l’emploi serait supérieure à la variation de la population active, le taux de chômage diminuerait à la mi-2016 pour retrouver son niveau de mi-2015 (10,4 %).
Une reprise encore fragile
Bien que les perspectives de croissance soient favorables, l’Insee souligne qu’elles sont très fortement liées à des facteurs exogènes à l’économie française. En particulier, cette dernière a bénéficié en 2014 des mesures mises en œuvre par la BCE dans le cadre de son programme « d’assouplissement quantitatif » qui consiste à racheter une partie des titres obligataires émis par les Etats membres de la zone euro.
Selon l’Insee, la baisse des taux d’intérêt et de l’euro engendrée par cette politique de rachat massif des titres de la dette publique des Etats de la zone a contribué à soutenir l’activité en France à hauteur de 0,4 point de PIB. Comme par ailleurs la baisse du prix du pétrole aurait eu le même impact, au total 0,8 point de croissance du PIB sur le + 1,1 % prévu pour l’année 2015 serait imputable à des évolutions favorables de l’environnement de l’économie française. Sans cet apport, celle-ci n’aurait donc crû que de 0,3 % en 2015. Or, si ces éléments favorables ont joué pleinement en 2015, il est peu probable qu’ils continuent à le faire en 2016 tant l’euro, les taux d’intérêt et le prix du pétrole semblent avoir atteint leur niveau plancher. Dès lors, la prévision gouvernementale tablant sur une croissance du PIB de 1,5 % en 2016 semble assez optimiste.