La baisse de l’euro par rapport au dollar et le fort repli du prix du pétrole sont les principaux facteurs qui expliquent cette amélioration du solde du commerce extérieur de la France.
La baisse de l’euro a bénéficié aux exportations françaises
Les Douanes notent que les exportations françaises ont progressé nettement en 2015 (+4,3 % contre seulement + 0,1 % en 2014), notamment celles à destination des pays membres de l’Union européenne qui enregistrent une hausse de 2,2 % sur un an, mais aussi et surtout celles à destination des pays tiers (hors UE) pour lesquelles la croissance est particulièrement forte (+7,4 % après une baisse de 1,6 % en 2014).
Selon l’étude des Douanes, le dynamisme des exportations françaises en 2015 s’explique en grande partie par la baisse de l’euro par rapport au dollar. Entre juin 2014 et juin 2015, la monnaie européenne a perdu en effet 18 % de sa valeur, renforçant ainsi la compétitivité prix des produits des pays membres de la zone euro, et donc des produits français. Les ventes à destination des Etats-Unis ont notamment fortement progressé (+19,5 %) pour atteindre près de 33 milliards d’euros. L’étude des Douanes souligne à ce titre qu’avant la baisse de l’euro en juin 2014, les exportations françaises vers les Etats-Unis atteignaient environ 7 milliards d’euros par trimestre, mais que depuis elles se sont redressées et dépassent désormais les 8 milliards d’euros par trimestre. L’étude indique que ce sont les ventes aéronautiques, libellées à 84 % en dollar, qui en sont les principales bénéficiaires. Les exportations de boissons vers les Etats-Unis ont également affiché une belle progression en 2015 (+ 27 %).
Les importations progressent modérément, grâce au reflux du prix du pétrole
En 2015, les importations progressent modérément (+1,2 %). L’étude des Douanes note que si celles en provenance de l’Union européenne se redressent (+0,7 % après – 0,8 % en 2014) tout comme celles en provenance des pays tiers (+ 1,9 % après – 0,6 % en 2014), les importations depuis la plupart des pays producteurs de pétrole s’inscrivent en baisse.
L’année 2015 enregistre ainsi une nouvelle chute des achats d’hydrocarbures (-25 % après -16 % en 2014) et de produits raffinés (-26 % après -8 % en 2014), conduisant selon les calculs des Douanes à un allègement de la facture énergétique française de 14,6 milliards d’euros en 2015. A cette date, le déficit énergétique de la France se monte à 40,1 milliards d’euros, son niveau le plus faible depuis 2009.
Selon les Douanes, cette amélioration du solde énergétique est imputable à la baisse des cours du baril de pétrole, qui passe de 99 dollars en moyenne en 2014 à 52,4 dollars en 2015, même si la hausse du cours du dollar compense en partie cette chute des prix, et que les volumes importés progressent de l’ordre de 9 %.
Par ailleurs, les Douanes relèvent que, hors pétrole raffiné, les importations de produits manufacturés ont progressé rapidement en 2015, de près de 6 %. Plusieurs éléments permettent d’expliquer cette hausse des importations de biens :
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la reprise de la production automobile en France, qui a stimulé les achats de matériels électriques, de métallurgie et d’articles en caoutchouc et plastique,
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le redressement de la consommation des ménages, qui a favorisé les importations de textile et habillement et des produits agricoles et alimentaires
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le dynamisme de l’investissement des entreprises en France, qui a profité aux achats de machines industrielles et agricoles.
De fait, le déficit commercial hors énergie et hors matériel militaire se creuse encore un peu en 2015 à -25,6 milliards d’euros, contre -23 milliards d’euros en 2014 et -17,5 milliards d’euros en 2013.