Il en ressort que l’OCDE table sur une croissance mondiale peu dynamique pour les deux années à venir, ce qui nécessite selon elle que les gouvernements prennent rapidement des mesures de relance de leurs économies.
L’OCDE prévoit une croissance mondiale faible pour 2016 et 2017
Selon les dernières perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE, la modestie de la reprise économique dans les pays développés conjuguée au ralentissement de l’activité dans les économies de marché émergentes rendent inatteignable l’obtention d’une croissance forte de l’économie mondiale pour les deux années à venir.
L’OCDE estime ainsi que cette croissance ne sera probablement pas plus rapide en 2016 qu’elle ne l’a été en 2015, où elle avait atteint son plus bas niveau depuis cinq ans.
Selon ses prévisions, l’économie mondiale enregistrera une croissance 3 % en 2016 et de 3,3 % en 2017, soit un taux nettement inférieur au niveau moyen constaté sur longue période (3,75 %).
Parmi les grands pays développés, les situations apparaissent contrastées. Les Etats-Unis verront leur taux de croissance atteindre 2 % en 2016 puis 2,2 % en 2017, alors que le Japon devra se contenter d’une hausse de son PIB de 0,8 % cette année et de 0,6 % l’an prochain. La zone euro croîtra quant à elle de 1,4 % en 2016, puis de 1,7 % en 2017. La France se situerait un peu en dessous de la moyenne avec une croissance de 1,2 % cette année et de 1,5 % l’année suivante.
En ce qui concerne les grands pays émergents, l’OCDE estime que la Chine devrait poursuivre le rééquilibrage de son économie du secteur manufacturier vers les services et que son PIB devrait croître de 6,5 % en 2016 puis de 6,2 % en 2017. L’Inde connaitra une croissance toujours aussi forte, (+7,4 % en 2016 et +7,3 % en 2017). Par contre, le Brésil devrait connaitre une récession cette année, avec une contraction du PIB de 4 %, avant de retrouver un taux de croissance très légèrement positif en 2017.
L’OCDE invite les gouvernements à mener des politiques de relance
Dans ses Perspectives économiques intermédiaires, l’OCDE appelle les pouvoirs publics à modifier leurs politiques économiques afin de s’attaquer plus efficacement à l’atonie actuelle de la croissance. En particulier, l’OCDE souligneque la politique monétaire accommodante menée dans plusieurs grands pays ou zone monétaire s’est révélée insuffisante pour à elle seule stimuler la demande et engendrer une croissance satisfaisante, alors que le rythme des réformes structurelles s’est ralenti.
Selon l’OCDE, les politiques monétaires devraient conserver une orientation très expansionniste dans les économies avancées, jusqu’à ce qu’il apparaisse clairement que l’inflation évolue durablement vers les objectifs officiellement poursuivis par les banques centrales (généralement un taux proche mais inférieur à 2 % par an). Toutefois, l’OCDE estime que des mesures de politique budgétaire plus énergiques, conjuguées à une relance des réformes structurelles, devraient être menées par les gouvernements pour soutenir la croissance et instaurer un environnement plus favorable aux changements et aux innovations propices aux gains de productivité, en particulier en Europe.
« Dans la mesure où les administrations publiques de nombreux pays peuvent aujourd’hui emprunter à long terme à des taux d’intérêt très bas, il est possible de mener des politiques budgétaires expansionnistes destinées à renforcer la demande, tout en préservant la viabilité des finances publiques », a déclaré la chef économiste de l’OCDE Mme Mann au cours de la conférence de presse.
« L’accent devrait être mis sur les mesures qui ont des retombées positives importantes à court terme et contribuent également à la croissance à long terme. En s’attachant à accroître les investissements publics, les autorités stimuleraient la demande tout en contribuant à étayer l’expansion économique future », a-t-elle poursuivi.