Si cela ne traduit pas une situation de déflation, les données publiées par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, ravivent toutefois les craintes d’une situation prolongée de faiblesse du niveau général des prix en zone euro.
La zone euro n’est pas entrée en déflation
Bien que l’inflation soit négative, il ne s’agit pas pour autant d’une situation de déflation. Cette dernière se définit en effet comme « une baisse durable et auto-entretenue du niveau général des prix ». Or, avec un seul mois d’inflation négative, la première condition pour que l’on puisse parler de déflation n’est pas remplie. Il faudrait pour cela que la baisse des prix se prolonge de façon ininterrompue sur plusieurs mois. En outre, la baisse des prix est imputable au seul secteur de l’énergie.
Les prix de l’énergie continuent de peser sur l’inflation
Les prix de l’énergie, et plus particulièrement ceux du pétrole, ont poursuivi leur chute en février 2016. Celle-ci atteint – 8 % sur un an. Or, le secteur de l’énergie est le seul à enregistrer une baisse de prix en zone euro. C’est donc ce secteur qui est responsable de la baisse du taux d’inflation en février. Les autres connaissent une croissance positive des prix, même si elle reste modeste.
L’inflation sous-jacente reste positive
Hors énergie et les produits alimentaires, l’alcool et le tabac, l’inflation dite « sous-jacente » augmente en zone euro sur un an de 0,7 %. Il s’agit d’un indicateur très regardé par les économistes car c’est lui qui reflète le mieux la dynamique des prix, puisqu’il n’est pas influencé par les composantes saisonnières ou conjoncturelles.
Craintes d’une situation prolongée de faible inflation
Les chiffres publiés par Eurostat montrent cependant que si les prix des autres produits affichent encore une progression au mois de février 2016, celle-ci reste modeste et surtout son rythme semble décélérer.
Ainsi, la baisse des prix de l’énergie constatée par Eurostat en février 2016 s’accompagne d’un ralentissement quasi-généralisé de l’ensemble des prix en zone euro, reflété par l’inflexion du taux d’inflation sous-jacente.
Les chiffres de l’inflation publiés par Eurostat pour le mois de février 2016 semblent ainsi accréditer la thèse selon laquelle l’inflation en zone euro, y compris l’inflation sous-jacente, s’inscrirait durablement sur un rythme de progression très faible, loin de l’objectif d’un taux inférieur mais proche de 2 % par an retenu par la Banque Centrale européenne. Il est donc fort probable que cette dernière décide de prendre de nouvelles mesures destinées à stimuler la croissance des prix en zone euro lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs le 10 mars 2016.