La réduction du déficit public en 2015 est liée à l’amélioration du solde des comptes des collectivités locales et de la Sécurité Sociale. Elle permet à la France de respecter ses engagements à l’égard de la Commission européenne.
Une baisse liée essentiellement à l’amélioration du solde des administrations locales et de sécurité sociales
Les recettes publiques ont progressé de 2,1 % en 2015 pour atteindre 53,4 % du PIB contre 53,2 % en 2014. Le taux de prélèvements obligatoires diminue toutefois de 0,3 point pour s’établir à 44,5 % du PIB.
Du côté des dépenses, la progression n’est que de 1,4 %, grâce notamment à la réduction sensible de la charge d’intérêt qui se monte à 48,6 milliards d’euros (soit -4,5 % par rapport à 2014) et des investissements (-5,1 %, ce qui correspond à une économie de 4,1 milliards d’euros).
L’amélioration de la situation budgétaire de la France ne tient pas à la baisse du déficit budgétaire de l’Etat qui, bien qu’inférieur de 2 milliards d’euros à ce que prévoyait la loi de finances adoptée par le Parlement, reste du même niveau que celui de 2014. La baisse du déficit public en 2015 provient en fait de la réduction du déficit du régime général de la Sécurité Sociale de 2,2 milliards d’euros, grâce à la fin de la prise en charge par la CNAF d’une partie des dépenses d’aides au logement, et de celui des collectivités locales de 5,3 milliards d’euros en liaison avec une baisse de 10 % de leurs investissements (- 4,6 milliards par rapport à 2014).
La France en phase avec son engagement à l’égard de Bruxelles
La Commission européenne avait accepté le 27 février 2015 de repousser à 2017 le respect par la France de la norme des 3 % du PIB en contrepartie d’un calendrier précis de réduction de son déficit : 4 % du PIB en 2015, 3,4 % en 2016 puis 2,8 % en 2017.
Avec les nouveaux chiffres publiés par l’Insee, la France apparaît en avance sur ce calendrier et se trouve donc en bonne voie pour respecter son engagement à l’égard de Bruxelles. Toutefois, la Commission européenne, dans son rapport sur la France publié en février 2016, rappelait que « depuis le début de la crise, la France a été plus lente dans la réduction de son déficit que le reste de la zone euro ». De fait, au sein de celle-ci, seuls trois pays (Grèce, Portugal et Espagne) affichent un niveau de déficit rapporté au PIB supérieur à celui de la France. La Commission européenne constate aussi que la dette publique française continue d’augmenter alors qu’elle recule dans la zone euro.