Le COR a réalisé des simulations pour mesurer l’impact de la réforme des régimes de retraites complémentaires des salariés cadres et non-cadres (Agirc et Arrco), résultant de l’accord signé en octobre 2015 par les partenaires sociaux de ces régimes complémentaires. Le document de travail du COR a été publié par Le Figaro le 5 avril.
Les évaluations ont été calculées pour deux cas types : un salarié non-cadre et un salarié cadre partant tous deux à la retraite avec une « carrière complète », c’est-à-dire remplissant les conditions d’âge et d’années cotisées nécessaires pour obtenir une pension de base à taux plein en fonction de leur génération (62 ans avec 41,5 ans cotisés pour la génération née en 1957, première concernée par la réforme applicable à partir de 2019).
Un système de bonus-malus sur les retraites complémentaires
En octobre 2015, trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGT) et le patronat ont signé un accord pour redresser les comptes des régimes Agirc et Arrco, en déficit depuis plusieurs années. Parmi les diverses mesures techniques adoptées, il y a le principe d’un bonus-malus, applicable à partir de 2019 pour les personnes nées à compter de 1957.
Un salarié qui prendra sa retraite entre 62 et 67 ans, en remplissant les conditions du taux plein au régime de base, subira une décote de 10 % sur sa retraite complémentaire pendant les trois premières années. Passé ces trois ans, il percevra le montant total de sa pension complémentaire le restant de sa retraite.
A l’inverse, le salarié qui continuera de travailler, au-delà des conditions du taux plein au régime de base, bénéficiera pendant une année d’un bonus de 10 %, 20 % ou 30 % (respectivement pour deux ans, trois ans ou quatre ans de plus).
Une baisse de 14 % à 18 % selon la génération
Cette baisse est évaluée en comparaison avec le montant de pension qui aurait été perçue sans la mise en œuvre de la réforme d’octobre 2015.
Un salarié de la génération 1959, qui part à la retraite à 62 ans en 2021, perdrait environ 14,5 % de sa pension complémentaire, qu’il soit cadre ou non-cadre. S’il travaillait une année de plus, comme le prévoit le système de bonus-malus, il perdrait encore, mais moins : la perte serait de l’ordre de 5 %.
La retraite complémentaire représente environ 30 % de la pension totale d’un salarié non-cadre et 60 % pour un cadre. Par conséquent, sur la pension totale (de base et complémentaires), la diminution serait de 6 % pour le cadre et de 3 % pour le non-cadre.
Pour la génération 1990 (ayant 62 ans en 2052) la baisse est encore plus importante. Pour un salarié cadre, la diminution de sa pension complémentaire serait de 17 %. Pour un salarié non-cadre, cette réduction serait encore plus forte : 18 %. Sur la pension totale (de base et complémentaires), la diminution serait de 10 % pour le cadre et de 6 % pour le non-cadre.