Cette action est calquée sur ce qui s’est passé le 24 octobre dernier, à 14h38 en Islande : des milliers de femmes ont quitté leur travail afin de protester pour le même motif. Toutefois, la méthode de calcul était différente puisque c’était le salaire journalier qui était au centre des attentions et non le salaire annuel, comme c’est le cas avec « les Glorieuses ». Les islandaises auraient donc pu choisir un autre jour si elles le souhaitaient.
Le calcul des « Glorieuses » contient d’ailleurs une limite car il part du principe que les femmes passent le même temps que les hommes sur du travail rémunéré pendant une année entière. Or, selon les chiffres officiels de l’Union Européenne pour l’ensemble des pays, les femmes passent moins d’heures par semaine sur du travail rémunéré (34 en moyenne versus 41 pour les hommes), et ce pour plusieurs raisons :
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les femmes travaillent plus à temps partiel que les hommes (1/3 versus 1/10 pour les hommes),
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les femmes passent plus de temps que les hommes dans du travail non rémunéré (25 heures par semaine dans des tâches ménagères/activités parentales versus 8 pour les hommes),
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les femmes ont un taux d’activité sur le marché du travail plus bas que les hommes (en raison du congé maternité notamment).
En intégrant ces paramètres, et selon les chiffres officiels de l’Union Européenne, le manque à gagner des femmes sur une année ne serait pas de 15,5 % (comme avancé par « les Glorieuses ») mais de 31,2 % pour la France.
Concernant la différence sur le taux horaire entre les hommes et les femmes en France (-15,5 %), voici les explications avancées par l’Union Européenne :
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les postes à très haute rémunération sont majoritairement occupés par les hommes (moins de 4 % des chefs d’entreprise sont des femmes dans l’Union Européenne),
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il existe une ségrégation dans les études puis dans le marché du travail, qui conduit à une plus grande concentration des femmes dans des activités moins rémunérées,
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discrimination à la rémunération.