Retour sur la COP 21
La COP 21 s’est tenue en décembre 2015 à Paris. Cette conférence est considérée comme historique car sa portée est universelle : c’est la première fois que tous les Etats participants se sont mis d’accord pour lutter contre le réchauffement climatique. Jusqu’ici, un seul engagement avait été formulé, mais il ne concernait que les pays industrialisés (protocole de Kyoto en 1997). Par ailleurs, les Etats-Unis ont signé le protocole de Kyoto mais ne l’ont jamais ratifié par la suite.
La COP 21 se distingue des éditions précédentes parce que tous les Etats ont signé le texte, et les Etats les plus importants ont déjà ratifié l’Accord, notamment les deux plus gros pollueurs, à savoir la Chine et les Etats-Unis. Afin d’entrer en vigueur, le texte avait besoin d’être ratifié par un ensemble de pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre, or ce seuil a été franchi le 5 octobre 2016.
Pour rappel, voici les deux principaux engagements de la COP 21 :
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Limiter la hausse de la température de la planète à +1,5°/ + 2° par rapport aux périodes préindustrielles (1880-1899) ;
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Réduire les émissions de CO2 de -50 % d’ici 2050, et de -100 % d’ici à 2100.
L’objectif de la COP 22 est de traduire l’Accord de la COP 21 en décisions concrètes.
La fixation de règles communes et d’un calendrier
L’entrée en vigueur de l’Accord de Paris est intervenue plus tôt que prévu (4 novembre 2016) car la prévision initiale était pour 2017-2018. La COP 22 sera ainsi conclue par une réunion de chefs d’Etat le 15 novembre, qui ne figurait pas à l’Agenda, et dont l’objectif sera d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Plus précisément, il s’agira de commencer à réfléchir aux règles d’application et de suivi, afin que l’Accord soit effectivement appliqué dès 2018 alors qu’il était initialement prévu pour 2020.
Une clarification des plans de route des pays
Actuellement, les 196 pays ont présenté un total de 189 mesures nationales, avec une application au plus tard en 2030. Mais ces initiatives sont très inégales, et leur application ne permettrait pas de respecter le seuil limite de +2°. La COP 22 se fixe donc pour objectif d’inciter des mesures additionnelles de la part des Etats, et également d’associer pour la première fois dans un cadre officiel les acteurs non-étatiques (entreprises, ONG, syndicats, scientifiques, collectivités territoriales).
Une structure pour les nouvelles organisations
L’engouement qui a suivi le succès de la COP 21 a donné lieu à la création de nombreuses organisations, étatiques et non-étatiques, qui visent à contribuer au processus de lutte contre le réchauffement. La COP 22 permettra de faire un bilan de ces initiatives, puis de les officialiser et de les regrouper dans un cadre lié aux COP futures.
Parmi ces nouvelles organisations, l’Alliance Solaire, organisation inter-gouvernementale regroupant 121 pays (dont la France), a pour objectif d’accélérer la diffusion de l’énergie solaire au niveau mondial.
Une mise au point sur les financements Nord-Sud
En 2009, les Etats du Nord (pays industrialisés) avaient promis aux Etats du Sud (pays en développement), un financement public annuel de 100 milliards de dollars sur la période 2010-2020. Néanmoins, ce chiffre n’a pas été atteint : il était de 42 milliards en moyenne sur 2013-2014, et il est estimé à 67 milliards en 2020 (chiffre prévisionnel). Néanmoins, la COP 22 estime qu’en incluant le financement privé, les transferts Nord-Sud seraient plutôt de l’ordre de 77-113 milliards annuels à horizon 2020. L’objectif de la COP 22 est donc de faire une mise au point sur le financement total avec une optique pluriannuelle. Cette logique permettra de dépasser les crispations sur les montants versés annuellement entre les Etats.
L’accent mis sur l’adaptation
Ce volet concernera essentiellement les pays en développement, et en particulier les pays africains. L’objectif est de changer la stratégie écologique, et de passer d’un modèle d’atténuation (réduire les émissions de gaz à effet de serre) à un modèle d’adaptation (calibrer les réponses en fonction des impacts du réchauffement). Le modèle visé serait ainsi intelligent et évolutif plutôt que purement chiffré et administratif. Selon l’ONU, il faudrait multiplier par 10 les budgets alloués aux stratégies évolutives. Leur principal domaine d’application est l’agriculture.