Le milliardaire a bâti une partie importante de sa fortune avec de la dette, et la hausse du niveau d’endettement des Etats-Unis (75% du PIB en 2015) n’a pas été un sujet de premier plan dans sa campagne. Au contraire, Donald Trump entend jouer sur ce levier pour lancer un programme de grand travaux (500 milliards $). Ce programme, ainsi que la baisse généralisée des impôts défendue tout au long de sa campagne, sont perçus par les marchés financiers comme des vecteurs d’inflation.
La hausse des taux obligataires a commencé
Au lendemain de l’élection présidentielle américaine, les obligations d’Etat ont été cédées en grandes quantités sur les marchés financiers mondiaux. La perspective d’un retour de l’inflation rend en effet les obligations moins intéressantes car leur rendement réel devient moins élevé. Les investisseurs se sont tournés vers les marchés actions, dopés par le programme « pro-entreprises » de Donald Trump (programme de grand travaux, baisse de la fiscalité des entreprises). Sur le marché obligataire, les taux de rendement ont augmenté en réaction, car les investisseurs ont revu à la hausse leurs exigences (du fait de l’inflation anticipée). En France, le rendement des obligations d’Etat à 10 ans (OAT 10 ans) a presque doublé depuis l’élection de Donald Trump, passant de 0,5 % à 0,8 %.
Si la hausse des taux obligataires se poursuit, les taux des crédits immobiliers vont également augmenter. En effet, les prêts à taux fixes (la très grande majorité des crédits souscrits en France) sont adossés au marché obligataire.
Les taux sur crédit immobilier ont déjà (un peu) augmenté
Mathématiquement, une augmentation des crédits immobiliers est inévitable si le mouvement décrit plus haut continue, et une très légère hausse est déjà visible (+0,05 à + 0,30 points selon les banques). Pour autant, ils restent encore bien inférieurs à ceux constatés dans le passé : fin novembre 2016, les taux se situent entre 1,2 % et 1,5 %.
Par ailleurs, le marché immobilier est aussi étroitement lié au marché interbancaire, et ce dernier n’a pratiquement pas changé. Le scénario le plus probable semble donc une augmentation lente des taux des crédits immobiliers, d’autant plus qu’il s’agit d’un produit de conquête de nouveaux clients pour les banques.