Une stratégie qui rassemble
Ce comité associe, autour du ministre de l’économie et des finances, les différents ministres concernés (Education Nationale, Agriculture, Affaires sociales), les représentants des autorités de contrôle (Banque de France et AMF), les représentants des professionnels du monde bancaire et assurantiel, des représentants des associations impliquées (Croix rouge, Secours catholique, UNAF, CLCV…). L’institut pour l’éducation financière du public, mieux connu sous le nom de La finance pour tous, en fait bien évidemment partie, rassemblant lui-même en son sein les principaux partenaires publics et privés qui ont un rôle à jouer dans le domaine de l’éducation financière.
La Banque de France, opérateur national de cette stratégie, assure la coordination des différentes initiatives et la mise en œuvre de la stratégie dans une optique partenariale. La mise en ligne en début d’année 2017 d’un portail dédié aux questions d’argent sera la première étape de cette stratégie.
L’Education Nationale très impliquée
Le ministère de l’Education nationale s’engage pleinement dans cette stratégie nationale et y voit le moyen de sensibiliser les élèves à la compréhension des principes de l’établissement d’un budget, mais également de former les élèves en tant que futurs citoyens et de leur faire acquérir des connaissances et des compétences économiques. Autrement dit, un enjeu citoyen et civique et un enjeu majeur de lutte contre l’innumérisme (grande difficulté à manier les chiffres et les calculs de base), à l’heure où les résultats Pisa de la France stagnent voire régressent.
Pour cela, il conviendra de s’appuyer sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture qui définit ce que doivent maîtriser les élèves à la sortie du système scolaire obligatoire. Lui-même pourra évoluer pour faire plus de place à ces questions, et ces questions devront être évaluées dans le brevet des collèges.
L’articulation avec les Points Conseil budget
L’expérimentation des Points Conseil Budget (PCB) menée en 2016 dans quatre régions est actuellement en cours d’évaluation pour une généralisation à toute la France en 2017. Les premiers constats montrent l’importance d’un service de qualité homogène et harmonisé ainsi que la conviction que l’accompagnement permet également l’éducation. Pour cela, l’amélioration de la formation des professionnels est cruciale.
De bonnes raisons de faire de l’éducation financière
Un sondage, réalisé en septembre 2016 par l’IFOP à la demande du ministère de l’Economie et des finances, confirme les résultats des précédentes enquêtes, dont celle réalisée en 2011 par l’IEFP en partenariat avec l’AMF ou celle du CCSF en 2014, à savoir qu’il existe un véritable besoin d’éducation financière auquel répond la stratégie présentée le 20 décembre.
25 % seulement des Français connaissent la définition du taux d’usure, 35 % des Français ne savent pas ce qu’est une carte à débit différé.
Or, 78 % des Français estiment que l’éducation financière devrait être enseignée à l’école. Et si demain l’éducation financière et budgétaire était effectivement enseignée à l’école, 65 % des Français pensent que cela permettrait de faire reculer le surendettement et les situations de fragilité financière.