Savez-vous quels sont les objectifs de croissance des principaux candidats à la présidentielle et comment ils comptent y parvenir ?
La France a connu une croissance de +1,1 % en 2016 après +1,2 % en 2015. Tous les candidats prévoient une croissance supérieure dès 2018. Mais certains sont plus optimistes que d’autres et tous diffèrent sur les moyens d’y parvenir.
Trois programmes parient sur des relances
Jean-Luc Mélenchon se distingue avec une relance menée par l’Etat. Le candidat de la « France insoumise » prévoit un plan d’investissement à 100 milliards d’€, financé par emprunt, et qui vise l’urgence écologique (50 milliards d’€), l’urgence sociale (45 milliards d’€) et les services publics (5 milliards d’€). Grâce à un effet de multiplicateur budgétaire, la somme de 100 milliards d’€ serait au final multipliée par 2 ou 3 selon les estimations de Jean-Luc Mélenchon ! Résultat : dès 2018, la croissance repasse au-dessus de 2 % par an.
Marine Le Pen table sur une relance par la consommation des ménages les plus modestes, grâce à une enveloppe de 40 milliards d’€ annuels qui leur seraient restitués. D’une part 20 milliards d’€ en baisses d’impôts (essentiellement une baisse de -10 % sur l’impôt sur le revenu), d’autre part 20 milliards d’€ en pouvoir d’achat (essentiellement une prime de 80 € nets sur les petits salaires et retraites). Elle anticipe 2 % de croissance en 2018 et 2,5 % en 2022.
Benoît Hamon fait lui aussi le pari d’une relance par la consommation des ménages. Pour cela, il parie sur un revenu universel adapté, qui aurait pour conséquence d’augmenter les revenus des 19 millions de Français les plus modestes. A titre d’exemple, un couple d’ouvriers au SMIC passerait en revenu net mensuel de 2 304 € à 2 694 €. Avec lui, la croissance est de 1,9 % par an en moyenne.
Deux programmes misent sur la compétitivité des entreprises et la flexibilité du travail
Ces deux candidats se calent sur les prévisions des experts internationaux qui anticipent pour la France une croissance de 1,5 % en 2018 et 1,8 % en 2022.
Emmanuel Macron souhaite que l’impôt sur les sociétés passe de 33,3 % actuellement à 25 % s’il est élu. En parallèle, l’ancien ministre de l’Economie veut retravailler la loi travail (El Khomri) car il estime qu’elle n’est pas allée assez loin dans une plus grande flexibilité. Finalement, le candidat d’En Marche ! veut investir 15 milliards d’€ dans les compétences des Français pour une meilleure correspondance de l’offre et de la demande sur le marché du travail.
François Fillon suit la même ligne d’Emmanuel Macron en ce qui concerne la loi travail et l’impôt sur les sociétés. En revanche, il mise davantage sur la compétitivité des entreprises par le biais d’un allègement des charges, à hauteur de 25 milliards d’€ annuels. Etant donné qu’il entend dans le même temps augmenter la TVA, de 20 % à 22 %, le député de la Sarthe favorise la croissance par l’investissement, et non par la consommation.