Chaque année, le Monde et le Cercle des économistes distinguent « le meilleur jeune économiste ». Ce prix récompense des chercheurs âgés de moins de 41 ans dont les travaux ont contribué de façon significative à la pensée économique. Le prix existe depuis 2000 et il a notamment été remporté en 2002 par Thomas Piketty.
Agé de 39 ans, Antoine Bozio dirige à Paris l’IPP. Il est également maître de conférences à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et enseignant-chercheur à la Paris School of Economics (PSE). M. Bozio est diplômé de l’Ecole Normale Supérieure (Ulm) et de l’EHESS.
Le lauréat préconise un système de retraites inspiré de la Suède
Dans un entretien au Monde en date du 22 mai 2017, Antoine Bozio explique pourquoi il faut changer le système de retraites actuel : « le premier blocage est qu’il est d’une complexité inouïe, qui nuit directement à la confiance : les jeunes générations croient – à tort – qu’elles cotisent pour rien. Le second problème concerne l’équilibre de long terme du système. Son fonctionnement le rend dépendant d’une croissance de long terme bien incertaine. »
Antoine Bozio présente ainsi son système idéal, dit des « comptes notionnels » (appliqué en Suède) : « Dans un premier temps, les cotisations sont revalorisées en fonction de la croissance des salaires, puis au moment du départ en retraite, l’espérance de vie moyenne de la génération concernée sert à déterminer le montant de pension. Avec les comptes notionnels, chacun part quand il veut. En fonction des cotisations versées, il sait à quelle pension il a droit. »
Ce système de « comptes notionnels » a été porté par le nouveau Président de la République, Emmanuel Macron, au cours de sa campagne.