Conférence épargne salariale : les atouts pour les chefs d’entreprise

la finance pour tous
La conférence, « Epargne salariale : un dispositif gagnant-gagnant », organisée à l’initiative de la Finance pour tous, s’est déroulée le 1er juin 2017 dans les locaux de BPI France à Paris. L’objectif était de présenter les principaux dispositifs offerts dans le cadre de l’entreprise. De nombreux dirigeants d’ETI et de PME étaient présents dans l’amphithéâtre ou connectés en visioconférence .

Pascale Micoleau-Marcel, déléguée générale de La finance pour tous, a tout d’abord rappelé que l’épargne salariale n’est pas réservée aux grandes entreprises ! Ni seulement limitée à la participation, obligatoire au-delà de 50 salariés. Il existe d’autres dispositifs, et en particulier l’intéressement qui peut se révéler un excellent outil de management s’il est bien calibré par rapport aux caractéristiques et aux objectifs de l’entreprise. Elle a ensuite présenté les experts qui sont intervenus au cours de ce débat  (dans l’ordre d’intervention)

Conference epargne salariale

  • Laure Delahousse, adjointe au Délégué Général de l’Association française de la gestion financière (AFG),

  • Coline Paul, responsable du pôle épargne salariale à l’Autorité des Marchés Financiers,

  • Hubert Clerbois, président d’EPS Partenaires, société de conseil et formation spécialisée en épargne  d’entreprise et protection sociale.

  • Stéphane Huillet, consultant, spécialiste des accords d’intéressement et de participation et de la mise en place des plans d’épargne.

Ce débat a également été l’occasion de faire intervenir deux « témoins », en l’occurrence deux femmes, responsables RH dans leur entreprise, qui ont mis récemment en place des dispositifs d’épargne salariale.

Séverine Hassler, responsable RH chez Wavestone,

Noémie Loric, responsable Performance RH chez Aramis Auto

L’épargne salariale et ses grands mécanismes

Laure DelahousseLaure Delahousse (AFG) a tout d’abord rappelé les principaux chiffres clés de cette épargne presque comme les autres, en présentant les différents outils mis à la disposition des entreprises qui souhaitent mettre en place un dispositif au profit de leurs salariés. Pour rappel, 9 millions de salariés ont accès à l’épargne salariale dans 305 000 entreprises, et l’encours global de cette épargne est supérieur à 122 milliards d’euros.

Elle bénéficie par ailleurs d’une fiscalité favorable pour inciter au partage des performances avec les salariés et à l’investissement, tant du côté de l’entreprise que de celui des salariés qui choisissent de l’investir dans un plan d’épargne.

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Coline Paul Coline Paul (AMF) a ensuite exposé les grandes lignes d’une enquête menée par TNS Sofres pour l’AMF en janvier 2016. Si les salariés ont une perception positive de l’épargne salariale  (à69%), ils sont seulement 47 % à considérer  que l’information sur l’évolution de l’épargne est suffisante, et à peine 40 % à pouvoir dire sur quel type de fonds ils ont investi.Separateur

Hubert Clerbois Hubert Clerbois (EPS) a ensuite détaillé, chiffres à l’appui, l’intérêt pour l’entreprise et ses salariés d’une prime de participation ou d’intéressement par rapport au versement d’une prime (traitée comme un salaire) . Le coût fiscal et fiscal et social des deux options fait apparaitre de grandes différences !Separateur

Stephane Huillet Stéphane Huillet a quant à lui traité du sujet spécifique de l’intéressement, qui est facultatif (contrairement à la participation, obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés) et qui permet d’associer les salariés sur un projet et des objectifs spécifiques. Il a notamment insisté sur l’importance de la communication du management : plus les salariés sont impliqués dans l’accompagnement et le suivi,  plus la compréhension  est aisée et les évolutions  éventuelles partagées.

Une idée largement partagée par Noémie Loric qui a expliqué la démarche de communication de l’accord d’intéressement chez Aramis Auto.

 

Hubert Clerbois a ensuite présenté les contours de l’actionnariat salarié, et ses différentes options pour les entreprises, cotées en bourse ou non cotées. Ce fut l’occasion pour Séverine Hassler de détailler le fonctionnement du dispositif en vigueur chez Wavestone, ainsi que la politique de communication mises en place par le management.

Enfin, Coline Paul a clôturé cette première partie du débat en présentant les grandes lignes des Fonds communs de placement d’entreprises, qui viennent « accueillir » les capitaux investis par les salariés. Elle a rappelé le l’univers d’investissement (investissement dans des actions françaises, actions internationales, monétaire, obligations, OPC, diversifié…) est très large, et permet d’offrir une gamme de supports variés aux salariés. Ces derniers disposent d’outils à leur disposition au travers notamment du DICI, afin de bien cerner le niveau de risque, la durée de placement conseillée, et les frais.

Les points d’attention

Qui dit placement dit généralement frais ! Hubert Clerbois a tout d’abord rappelé les règles en vigueur, notamment pour les entreprises qui doivent, a minima, prendre en charge les frais de tenue de compte. Pour les autres coûts (frais d’entrée, de gestion des FCPE, d’arbitrage), tout dépend de l’accord d’entreprise.

L’occasion pour Séverine Hassler de témoigner que certains frais (sur versement et arbitrage) sont négociables avec la société de gestion, notamment par l’entreprise qui  ne doit pas hésiter à faire jouer la concurrence !

Monsieur Clerbois a ensuite expliqué le fonctionnement de la  « gestion pilotée » proposée au sein des Perco, qui permet de réduire le risque  graduellement au fur et à mesure que le salarié-épargnant approche de la cessation d’activité.

Laure Delahousse a traité du sujet spécifique des fonds qui permettent de donner du sens à la finance : les FCPE solidaires et socialement responsables. Ces formules d’épargne ont fortement progressé au cours des cinq dernières années, du fait notamment de l’obligation, depuis plusieurs années, de proposer un Fonds Commun de Placement d’Entreprise Solidaire (FCPES) dans le cadre de du Plan d’Epargne Entreprise et du Perco. Elle a ensuite rappelé que 34 % des investissements des salariés ont été investis sur des fonds monétaires, dont les performances sont, depuis quelques années, proche de zéro, voire négative à cause des frais de gestion !

Coline Paul a rappelé que de grands efforts sont encore à faire, en matière d’information des salariés, qui sont encore trop rarement au fait des dispositifs proposés et de leurs avantages, parfois déçus de leurs choix d’investissement, souvent peu conscients de leurs objectifs d’épargne, et toujours perplexes sur le choix du fonds, au moment d’investir.

C’est pour développer une meilleure pédagogie autour de l’épargne salariale qu’une initiative de place a été lancée début 2017, par l’AMF, l’AFG, le Ministère du Travail. La première Semaine de l’épargne salariale s’est tenue du 27 au 31 mars 2017.

La finance pour tous s’est naturellement associée à ce projet, ainsi que l’ensemble des acteurs du  secteur (organisations syndicales et patronales, teneurs de comptes).

Pascale Micoleau-Marcel a clôturé les débats en présentant le site pédagogique, qui a pour vocation d’offrir aux salariés et aux entreprises une information objective, pédagogique et pratique et qui a été créé dans le cadre de la Semaine de l’épargne salariale.L’objectif est double :

  • Mieux faire comprendre les atouts de cette épargne « presque comme les autres » aux salariés.

  • Encourager les entreprises à mieux communiquer auprès de leurs salariés et convaincre celles qui n’en ont pas encore.