La fraude sur les moyens de paiement scripturaux émis en France s’est élevée à 800 millions d’euros en 2016. Ce montant est à mettre en regard du montant annuel des transactions échangées en France, de l’ordre de 27 000 milliards d’euros.
Un observatoire élargi
L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) a été créé par la loi Sapin 2 du 9 décembre 2016, pour succéder à l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement créé en 2001. Son mandat a été élargi à l’ensemble des moyens de paiement scripturaux C’est donc le premier rapport d’activité du nouvel Observatoire.
Première baisse globale de la fraude à la carte bancaire depuis plus de 10 ans
La carte représente la moitié du montant global de fraude, compte tenu de son fort usage (49 % des transactions scripturales). Mais pour la première fois depuis le début des années 2000, la fraude sur les cartes émises en France diminue, sur l’ensemble des transactions, y compris internationales.
Pour 2016, le montant global de la fraude sur les cartes de paiement émises en France utilisées en France et à l’étranger s’établit à 399 millions d’euros pour un taux de fraude de 0,064 % (contre respectivement 416 millions d’euros et 0,07 % en 2015). Il s’agit d’une baisse sensible, de l’ordre de 4 % par rapport à 2015, alors que le nombre de transactions par carte continue de croître de 6 % sur la même période.
La fraude globale sur les cartes, incluant également les transactions réalisées en France avec des cartes émises à l’étranger, s’est réduite également, pour un montant de 518 millions d’euros contre 523 millions d’euros un an plus tôt. Le taux de fraude baisse légèrement, à 0,077 %, contre 0,082 % en 2015, après 8 années de hausse consécutives.
Répartition de la fraude par zone géographique
Le taux de fraude sur les transactions nationales, avec des cartes émises en France, est de 0,037 %, en baisse par rapport à 2015 (0,04 %).
Le taux de fraude sur les transactions internationales est également en baisse. Il est de 0,353 % (contre 0,372 % en 2015). Mais il demeure toujours près de dix fois supérieur à celui des transactions nationales. Les transactions internationales représentent 58 % du montant de la fraude alors qu’elles ne représentent que 12,6 % de la valeur totale des transactions.
Répartition de la fraude par type de transaction réalisée en France
Le taux de fraude est en recul sur l’ensemble des usages :
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paiement au point de vente : 0,008 % (contre 0,009 % en 2015) dont 0,020 % pour les paiements sans contact ;
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retrait d’espèces aux distributeurs automatiques : 0,029 % (contre 0,034 % en 2015) ;
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paiement à distance : 0,199 % (contre 0,229 % en 2015).
Ce sont les paiements sur internet (et autres paiements à distance) qui supportent les deux tiers du montant de la fraude (alors qu’ils ne représentent que 13 % des transactions nationales).
Le paiement sans contact présente un taux de fraude globalement stable (0,020 %), les fraudes étant liées au vol de la carte et non à une vulnérabilité technologique de ce canal de paiement selon l’observatoire.
Une relative stabilité de la fraude sur les autres moyens de paiement
Le chèque est le second moyen de paiement le plus fraudé en France en 2016, alors qu’il n’est que le quatrième moyen de paiement en terme d’usage. Le montant de la fraude sur les chèques s’élève à 272 millions d’euros (taux de fraude de 0,0252 %).
Les fraudes sur les chèques concernent essentiellement :
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l’utilisation frauduleuse de chèques perdus ou volés (45 %),
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la falsification d’un chèque régulièrement émis – modification frauduleuse du montant ou du bénéficiaire d’un chèque valide – (42 %).
La fraude sur le prélèvement représente 40 millions d’euros, pour un taux de fraude de 0,003 %. La fraude par détournement constitue 87 % du montant total sur ce moyen de paiement.
Enfin, le virement est le moyen de paiement de paiement scriptural le moins falsifié, avec un taux de fraude de 0,0004 % (pour un montant de 86 millions d’euros). Ce sont les virements initiés depuis les espaces de banque en ligne (sur internet ou via une application mobile) qui concentrent près de la moitié de la fraude (48 %).