C’est ce qui ressort d’une étude présentée par l’INSEE lors de la 30ème journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, une étude portant sur le taux de pauvreté et les principaux indicateurs d’inégalités de niveau de vie pour 2016 en France.
Léger recul de la pauvreté
Le taux de pauvreté en France atteindrait, en 2016, 13,9 % de la population, soit une légère baisse de 0,3 point par rapport à 2015. Plus significative encore est la baisse de 0,7 point constatée par rapport à 2011, qui fut le pic de pauvreté. En revanche, l’INSEE note que par rapport au niveau de pauvreté constaté avant la crise de 2008, le taux de pauvreté en France est en 2016 supérieur de 0,7 point.
La tendance serait par conséquent à une lente diminution du taux de pauvreté en France.
Toutefois l’INSEE avertit que l’évolution constatée en 2016 est à la limite du « seuil de significativité du point de vue statistique ». Elle publiera en septembre 2018 les données définitives et complètes pour la pauvreté et les inégalités.
Pauvreté relative et pauvreté absolue
Il y a statistiquement deux mesures de la pauvreté au niveau mondial la pauvreté absolue et la pauvreté relative. Certains Etats mesurent leur niveau de pauvreté en utilisant un seuil absolu, qui est en fait une valeur fixe définissant ce sur quoi les ménages doivent pouvoir compter pour satisfaire leurs besoins élémentaires. D’autres utilisent un seuil relatif qui correspond à une limite calculée en fonction de la distribution globale des revenus et de la consommation dans le pays. C’est le cas de la plupart des Etats européens. Malgré la difficulté de l’exercice, la plupart des pays européens ont convenu que les personnes exposées à la pauvreté sont « celles qui vivent dans un foyer dont le revenu disponible par équivalent adulte est inférieur au seuil de risque de pauvreté, lequel est fixé à 60% du revenu médian national par équivalent adulte, après transferts sociaux ».
Léger recul des inégalités
De même, selon l’INSEE, l’indice de Gini diminuerait en 2016 par rapport à 2015. En 2016, le coefficient de Gini diminuerait de 0,002 pour atteindre 0,290, après deux années consécutives de hausse. Il serait ainsi inférieur de 0,015 à son point haut de 2011 mais proche de son niveau d’avant la crise de 2008.
La politique de redistribution conduite en 2016 expliquerait les baisses
Cette double évolution serait liée à la redistribution conduite en 2016 en faveur des ménages les plus modestes.
Quand on compare en effet les niveaux de vie avant redistribution – c’est-à-dire avant prise en compte des prestations sociales (minima sociaux, prestations familiales, allocations logement, prime d’activité…) et des prélèvements directs -, on constate selon l’INSEE que le taux de pauvreté reste quasi stable entre 2015 et 2016, alors que celui-ci baisse de 0,3 point après redistribution. L’INSEE considère que cette baisse de la « pauvreté monétaire » s’explique par le remplacement de la prime pour l’emploi et du volet « activité » du revenu de solidarité active (RSA) par la prime d’activité, qui visait davantage les actifs les plus modestes que ne le faisaient les deux dispositifs précédents : travailleurs aux revenus modestes, actifs monoparentaux, jeunes actifs de 18/24 ans (alors que le RSA n’était pas ouvert aux jeunes de moins de 25 ans contrairement à la prime d’activité).
Les inégalités enregistrent les mêmes évolutions pour les mêmes raisons : avant la redistribution elles sont quasi stables, voire augmentent légèrement, du fait de la progression du salaire des cadres mais elles diminueraient, selon l’INSEE, sous l’effet des mesures fiscales et sociales.