Comparaison internationale
La situation budgétaire française est source d’inquiétude. Pourtant, si la dette publique s’est envolée pour atteindre près de 100% du PIB, les finances publiques ne sont pas fondamentalement plus dégradées que dans de nombreux autres pays développés comparables.
Pour estimer la dette publique d’un pays, on la compare généralement au PIB, c’est-à-dire à la richesse produite dans ce même pays. En effet, un niveau de dette, seul, n’a pas beaucoup de sens s’il n’est pas comparé à une capacité de remboursement.
On constate que la dette publique française est plus élevée que celle de l’Allemagne, mais qu’elle l’est nettement moins que celles de la Grèce, de l’Italie ou du Japon. En comparant avec les moyennes des principales économies du monde (G7) on constate que la France présente un niveau de dette public inférieur à la moyenne.
Le niveau de dette public n’est pas le seul élément à prendre en considération. Il faudrait aussi étudier le niveau de déficit, le taux d’intérêt auquel les pays s’endettent, la monnaie dans laquelle la dette est libellée… En analysant ces différents critères, il en ressort à nouveau que la situation française est globalement comparable à celle des autres pays développés.
Perspectives budgétaires pour la France
Le gouvernement prévoit de réduire progressivement le déficit public pour le faire passer de 2,9 % du PIB en 2017 à 0,5% du PIB en 2022.
Cette réduction devrait être facilitée par une croissance économique relativement dynamique. En effet, la croissance est attendue à 1,7 % en 2017 et 2018 (le chiffre pour 2017 pourrait être plus élevé), contre + 0,8 % en moyenne entre 2012 et 2016.
Le redressement des comptes publics devrait notamment être permis par une baisse de la dépense publique. Le gouvernement prévoit une baisse de trois points de PIB de la dépense publique d’ici à 2022.
Cependant, dans le même temps certains impôts seront baissés dans le but de relancer l’investissement des entreprises. C’est le cas par exemple de l’ISF (impôt solidarité sur la fortune) qui sera modifié en un impôt sur la fortune immobilière (IFI). Le but de cette réforme est de ne plus taxer le capital investi dans les entreprises, jugé productif, et de concentrer l’impôt sur les placements immobiliers, perçus comme moins créateurs de croissance et d’emplois. Cette réforme se traduira par une baisse d’impôts d’environ 3,2 milliards d’euros, principalement à destination des ménages les plus fortunés.
Les prévisions budgétaires du gouvernement reposent sur le fait que la croissance économique se maintiendra autour de 1,7 % d’ici à 2022. Cette prévision, quoique réalisable, n’en est pas moins optimiste compte tenu des incertitudes qui peuvent peser sur l’économie européenne et mondiale dans les années à venir (fin progressive des politiques monétaires accommodantes, ralentissement chinois, brexit, intégration inachevée des économies de la zone euro…).