Tant Robert Ophèle, président de l’AMF, que les panelistes invités à débattre des enjeux de la régulation financière dans une Europe sans la Grande Bretagne ont exprimé l’idée que les négociations avec le Royaume Uni avaient pris du retard. Impossible de dessiner à ce stade le paysage de l’après Brexit. Du coup il convient de se préparer à différentes hypothèses et notamment à celle où aucun accord ne serait trouvé d’ici le 29 mars 2019…
Il est vraisemblable qu’aucun lieu ne remplacera Londres à lui seul et que les différentes fonctions assurées par cette place financière seront réparties entre plusieurs centres (Paris, Francfort…). En tout cas, les Européens doivent s’organiser pour ne pas dépendre d’une place financière off-shore (Londres) pour leurs systèmes d’infrastructures de marché (chambres de compensation en particulier). Le départ de la Grande Bretagne devra être l’occasion de renforcer la supervision au niveau européen, en confiant un rôle accru à l’ESMA.
La difficulté est encore augmentée du fait que plusieurs chantiers importants se télescopent avec les discussions sur la sortie de la Grande-Bretagne : celui de l’entrée en vigueur en 2018 de plusieurs nouvelles réglementations aux acronymes abscons (MIF2, PRIPS, MMFR).
Du travail en perspective pour tous !