Qu’est-ce que l’Autorité Bancaire Européenne ?
L’ABE, aussi connu sous le nom d’Autorité européenne de surveillance a été créée en 2011, suite à la crise financière, dans le but de renforcer le Système européen de supervision financière.
Avant 2011, le Comité européen des superviseurs bancaires avait déjà pour mission de superviser le secteur bancaire. Il a été remodelé en Autorité Bancaire Européenne le 1er janvier 2011, avec des missions élargies.
L’ABE a pour rôle principal de travailler à renforcer la règlementation bancaire et financière de façon à prévenir l’émergence de crises. Elle conduit notamment les « stress test » bancaires, c’est-à-dire des simulations visant à estimer la résistance des banques en cas de chocs ou de crise. Ainsi, en détectant de potentielles faiblesses dans le système bancaire européen, elle peut proposer une évolution de la règlementation et prévenir l’occurrence de paniques bancaires.
Le Système européen de supervision financière est composé de trois entités : l’Autorité Bancaire Européenne, l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (qui siège à Francfort) et l’Autorité européenne des marchés financiers (qui siège à Paris).
Cette architecture institutionnelle a été complètement remodelée suite à la crise de 2008 de façon à améliorer la réglementation financière.
La Banque Centrale Européenne intervient également dans la réglementation financière et la prévention des crises, notamment via le Conseil européen du risque systémique, placé sous sa responsabilité.
Pourquoi Paris ?
La compétition était rude entre pays européens pour accueillir le siège de l’ABE, dont le déménagement sera financé par le Royaume Uni. Huit pays européens étaient candidats, avec Paris, Francfort et Dublin parmi les favoris.
L’ABE est cependant une petite structure (environ 170 salariés), mais les banques et cabinets de conseil prennent en compte la localisation des régulateurs dans leur choix d’implantation. En obtenant le transfert de l’ABE, Paris peut espérer attirer ensuite différents services bancaires et juridiques, notamment à la suite du Brexit, avec de nombreuses institutions financières qui pourraient revoir leur localisation en Europe.
Les arguments qui ont permis à Paris de l’emporter tenaient principalement à la taille de son secteur financier (siège de grandes banques, bourse…) et sa bonne desserte par les transports.