Placement financier préféré des Français, avec un encours de près de 1 7000 milliards d’euros, l’assurance vie reste souvent peu transparente, notamment au niveau du rendement des fonds en euros. Dans de nombreuses compagnies, la performance peut souvent varier de près d’un point d’un contrat à l’autre.
Cette enquête de la CLCV a le mérite de poser le problème de la transparence sur les rendements affichés, en comparaison avec la performance brute du portefeuille (taux de l’actif).
56 % des professionnels n’ont pas répondu
Sur les 1 009 questionnaires envoyés par la CLCV, 777 n’ont pas été retournés. D’autres n’ont été que partiellement remplis. L’étude visait à étudier aussi bien des contrats toujours ouverts à la commercialisation que des contrats fermés.
Les bancassureurs toujours en bas du classement
« Globalement nous constatons que les assurances vie commercialisées par une banque ont un rendement plus faible que les contrats commercialisés par un assureur ou une mutuelle (sur 8 ans, 22,62 % contre 27,96 %) », note la CLCV.
L’enquête note également que les contrats fermés à la souscription sont légèrement moins rémunérés que les contrats ouverts (sur 8 ans, 25,62 % contre 27,13 %).
Des « taux de redistribution » variant de 56 à 107 %
La particularité de cette étude est d’avoir instauré un calcul du « taux de redistribution » des contrats. Cet indice, calculé sur 8 ans, compare le rendement de ce portefeuille au taux servi après frais de gestion au titulaire de l’assurance vie. Sur tous les contrats ayant plus de 8 ans, la performance moyenne du portefeuille est de 34,31 %. Le minimum est à 27,29 %, et le maximum à 49,90 %, reflétant de véritables écarts dans la qualité de la gestion des assureurs.
Dans le même temps, le rendement moyen servi au client est de 25,75 % soit un écart de 8 points avec le taux moyen des actifs. On notera aussi l’ampleur des différences entre le résultat le plus faible (16,40 %) et le plus élevé (34,36 %).
Les perdants et les gagnants
Selon la politique commerciale de la compagnie d’assurance, certains contrats sont avantagés par rapport à d’autres. C’est notamment le cas, bien souvent, de contrats dits « haut de gamme », nécessitant un ticket d’entrée élevé, ou encore des tout nouveaux contrats à promouvoir. A l’inverse, les contrats fermés à la commercialisation font figure de « parents pauvres ».
Dans le cadre de cette enquête, le taux de redistribution de 107 % peut interpeller. Dans les faits, cela signifie que le contrat « Cap’études » de Parnasse Maif, a bénéficié d’un taux de rendement servi supérieur à celui réalisé par l’actif général de la compagnie.
Saluons également, comme le précise l’étude, les compagnies qui ont choisi de traiter l’ensemble de leurs assurés de façon égalitaire. C’est le cas de la MIF (qui est membre de soutien de notre association, ndlr), qui « se distingue donc avec une performance réalisée de 43,89 % sur son actif général et un rendement servi aux clients sur la même période de 34,36 %, identique sur les tous contrats ».