Des améliorations notables
Entre le second trimestre 2016 et le second trimestre 2017, l’Autorité Bancaire Européenne (EBA en anglais) a noté une amélioration significative de la santé des banques européennes.
Tout d’abord, l’EBA note une hausse du ratio de fonds propres « durs » de 13,1 % à 14 % entre mi-2016 et mi-2017. Cela signifie que la quantité de fonds propres des banques (autrement dit l’argent apporté par les actionnaires) a augmenté par rapport à la quantité de crédits distribués. Cette hausse limite les risques de crise puisque les banques disposent de sommes plus importantes pour faire face à d’ éventuels non-remboursements ou à des retraits.
Ensuite, la proportion de prêts non-performants est passée de 5,4 % à 4,5 % des prêts totaux. Un prêt est dit « non performant » si on estime qu’il y a une probabilité élevée qu’il ne soit pas remboursé. Ainsi, plus la proportion de prêts non-performants est faible, plus le risque de crise bancaire diminue.
Enfin, la rentabilité des fonds propres a augmenté de 5,7 % à 7 % entre le second trimestre 2016 et le second trimestre 2017. Cette évolution indique que la rentabilité des capitaux investis dans les banques européennes s’est améliorée.
L’Autorité Bancaire Européenne siège à Londres. Cependant, suite à la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union Européenne, cette instance européenne sera relocalisée à Paris d’ici mars 2019, date officielle du départ du Royaume-Uni de l’UE.
Mais des risques persistent
Malgré de nombreuses évolutions positives, l’Autorité Bancaire Européenne pointe des évolutions plus négatives ainsi que des risques potentiels futurs.
Les prêts non-performants sont distribués de façon inégale au sein des banques européennes. Ainsi, certains pays comme l’Italie, la Grèce, le Portugal ou Chypre présentent une proportion de prêts non-performants supérieure à 10 % des prêts totaux, indiquant un risque de crise sensiblement plus élevé .
Ensuite, le coût du capital (c’est-à-dire la rentabilité attendue dans un secteur donné) est de 8 %, supérieure aux 7 % de rentabilité des fonds propres dans le secteur bancaire. Cela signifie que la rentabilité des banques est insuffisante par rapport au risque perçu par les investisseurs, ce qui peut se traduire une baisse à venir des cours boursiers des banques et une difficulté accrue pour lever des fonds propres.
Concernant les risques à venir, le Brexit pourrait être une source d’instabilité pour les banques. La fin progressive de la politique monétaire accommodante en Europe (le fait que la Banque Centrale Européenne rachète de moins en moins d’actifs et, à terme, augmente les taux d’intérêt) risque de renchérir le coût de refinancement des banques.
Enfin, l’Autorité Bancaire Européenne pointe aussi des risques croissants liés à la cybersécurité.