Un dynamisme économique retrouvé
Le dynamisme de l’économie française a surpris les analystes qui s’attendaient à 1,7 % en 2017. Cependant, l’accélération sur le dernier trimestre (+0,6 %) a permis à la croissance d’atteindre 1,9 %, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2011.
L’accélération de 2017 s’explique de plusieurs façons. Le tourisme a retrouvé des couleurs après deux années où les visiteurs étrangers avaient boudé la France du fait des attentats, avec une hausse de 8 % du nombre de touristes étrangers en 2017 par rapport à 2016. La production céréalière a elle aussi progressé fortement (hausse de 5,3 % de la valeur ajoutée agricole), suite aux aléas climatiques qui avaient négativement impacté les cultures en 2016.
L’investissement, en hausse de 3,7 %, a lui aussi tiré la croissance. Mieux, la bonne dynamique de l’investissement pourrait tirer la croissance dans les années à venir.
La France a également bénéficié de la bonne santé de l’économie mondiale pour augmenter ses exportations de 3,5 %.
Pour 2018, les prévisions sont encourageantes, portées par de bons indicateurs en début d’année. Laurence Boone, chef économiste chez Axa estime que la croissance française pourrait atteindre 2,6 % cette année.
Une bonne performance à nuancer
Il subsiste cependant quelques ombres au tableau. D’une part, la consommation des ménages, élément clé de l’économie française, a faiblement progressé en 2017 (+ 1,3 % contre + 2,1 % en 2016) en conséquence d’un tassement des gains de pouvoir d’achat des ménages.
D’autre part, les importations ont crû plus vite que les exportations (4,3 % de hausse des importations comparé à un accroissement de 3,5 % des exportations), ce qui implique un creusement du déficit commercial.
De plus, la zone euro a connu une croissance de 2,5 % l’an dernier, ce qui indique que l’accélération française est inférieure à celle de nos voisins. Couplée au creusement du déficit commercial, cette information traduit l’idée que l’économie française peine à bénéficier pleinement de la bonne santé de l’économie mondiale.
Enfin, l’économie européenne est actuellement dynamisée par la politique de la Banque Centrale Européenne qui maintient les taux d’intérêt extrêmement bas, dynamisant ainsi la croissance. A moyen terme, les taux d’intérêt sont appelés à augmenter, ce qui bridera mécaniquement la croissance.