Les Français sceptiques à l’égard de la mondialisation
Dans le cadre du Printemps de l’économie, dont le thème de cette année est « Démondialisation ? DES mondialisations ! » Opinion Way a réalisé un sondage sur la perception qu’ont les français de l’économie
Sans grande surprise, les Français se montrent sceptiques vis-à-vis de la mondialisation, un concept qu’ils associent principalement à l’économie, alors qu’elle concerne tout autant des évolutions culturelles et sociales.
La mondialisation peut se définir comme étant le processus d’interconnexion croissante des économies et des sociétés à l’échelle mondiale. On l’associe parfois à l’expression de « village global ». Cependant, il s’agit d’un concept aux contours flous qui ne fait pas l’objet d’une définition unique.
Le Printemps de l’Economie, du 20 au 23 mars 2018 : emparez-vous de l’éco !
Cette sixième édition du Printemps de l’économie a pour thème global « Mondialisation ? Des mondialisations ! ». Au cours de cette semaine, près de 30 conférences, ouvertes au grand public, permettent de se former et de se familiariser avec le monde de l’économie.
La finance pour tous, partenaire de cette manifestation depuis l’origine, organise le mercredi 21 mars à 14h00 un débat portant sur l’avenir des monnaies locales et les cryptomonnaies.
Selon ce sondage, 60 % des Français ont une mauvaise opinion de la mondialisation et 38 % une bonne opinion (2 % ne se prononcent pas). De plus, elle rend les Français plutôt pessimistes concernant le futur.
Les jeunes ont en moyenne une meilleure opinion de la mondialisation que leurs aînés (48 % des moins de 35 ans en ont une bonne opinion contre 33 % pour les plus de 65 ans), et les femmes la voient d’un œil légèrement plus positif que les hommes (39 % d’opinions favorables chez les femmes contre 35 % chez les hommes). En revanche, il n’y a qu’une différence minime entre les catégories sociales aisées et les catégories populaires. Ce dernier résultat peut sembler surprenant car la mondialisation est souvent décrite comme profitant aux personnes les plus aisées et diplômées capables de saisir les opportunités à l’échelle mondiale alors que les travailleurs aux revenus plus modestes (par exemple les ouvriers) subissent la concurrence des pays à bas coût de main d’œuvre.
Une série de conférences de haut niveau
Au cours de trois conférences (Peut-on faire le bilan de la mondialisation ? La mondialisation d’hier à aujourd’hui et Globalisation financière : quelles conséquences), un panel d’économistes renommés, tels que Michel Aglietta, Patrick Arthus, Olivier Pastré ou Jezabel Couppey-Soubeyran a débattu des conséquences de la mondialisation et des raisons pour lesquelles elle n’a pas tenu toutes ses promesses.
Pierre-Cyrille Hautcoeur a notamment rappelé qu’il ne s’agit pas là d’un phénomène nouveau et que les échanges économiques comme culturels sont aussi vieux que l’humanité. Les chocs liés à la mondialisation ne sont pas non plus nouveaux. Par exemple, la peste noire, qui a décimé un tiers de la population européenne à la fin du Moyen-âge, est une conséquence de la mondialisation puisqu’elle s’est propagée avec les marchands revenus du Moyen Orient.
Depuis les années 1970 et la vague de libéralisation et de déréglementation commerciale et financière que le monde a connue, la majorité des intervenants s’accordent pour souligner les effets bénéfiques de la mondialisation, notamment le développement de la Chine ou la baisse des prix de nombreux produits permise par le commerce. Cependant, ils ont longuement souligné les effets néfastes, principalement la hausse des inégalités et la récurrence des crises financières liée à la financiarisation de l’économie et à la volatilité des flux de capitaux.
Les solutions à apporter aux dérives de la mondialisation ne sont pas simples, et se contenter de bloquer les flux commerciaux ou financiers risquerait de créer plus de problèmes que d’en résoudre. Le défi serait notamment de coordonner les réformes à l’échelle mondiale, une gageure, étant donné la difficulté des pays à prendre des décisions communes.
Les débats se poursuivront du mardi 20 au vendredi 23 mars, tout au long du Printemps de l’économie.