Le déficit se réduit…
Le gouvernement tablait sur un déficit public (c’est-à-dire le déficit cumulé de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale) de 2,9 % du PIB en 2017 mais, selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), il n’a été « que » de 2,6 % du PIB. Ainsi, pour la première fois depuis 2007, le déficit français passe en dessous des 3 % du PIB, qui constitue le déficit maximal autorisé par les traités de l’Union Européenne.
Le traité de Maastricht limite le déficit public des pays membres de l’Union Européenne à 3 % du PIB et la dette publique à 60 % du PIB. Ces seuils, régulièrement critiqués car ils contraignent la capacité d’intervention des pays pour relancer leur économie, ont régulièrement été dépassés par de nombreux pays européens, notamment la France.
Ce déficit, inférieur aux anticipations, est lié à une croissance économique plus dynamique que ce qui avait été anticipé (1,9 % en 2017 contre 1,6 % selon les prévisions initiales de l’INSEE). Ainsi, les recettes fiscales se sont accrues, comme les cotisations sur les salaires du fait d’une légère embellie sur le marché de l’emploi.
Avec un déficit désormais inférieur aux critères européens, la France devrait sortir des procédures européennes pour déficit excessif dont elle faisait l’objet. Cette évolution positive devrait aussi donner plus de crédibilité au président Emmanuel Macron pour avancer ses projets de réformes au niveau européen.
La France est en effet un des pays du continent présentant les déficits publics les plus élevés (avec l’Espagne), et les autres pays ont régulièrement reproché à la France de faire la leçon aux autres alors qu’elle se montrait incapable de tenir ses propres engagements.
…mais tous les indicateurs ne sont pas au vert pour autant
Cette baisse du déficit pourrait n’être que de courte durée. En effet, le gouvernement table sur un déficit de 2,8 % du PIB en 2018, un chiffre qui pourrait toutefois être lui aussi revu à la baisse du fait de la bonne tenue de la croissance.
Si le déficit public s’est réduit en 2017, ce n’est pas le cas de la dette publique. En effet, entre le quatrième trimestre 2016 et le quatrième trimestre 2017, la dette publique est passée de 96,6 à 97 % du PIB. Cependant, elle a diminué depuis le second trimestre 2017, date à laquelle elle atteignait 99,3 % du PIB.