L’économie mondiale sur une bonne dynamique
A 3,8 % en 2017, la croissance économique mondiale a été la plus dynamique depuis 2011. Selon le FMI, elle devrait encore légèrement accélérer cette année.
La croissance sera stimulée par des conditions financières encore accommodantes, c’est-à-dire des taux d’intérêt faibles qui stimulent l’investissement. De plus, les fortes baisses d’impôts mises en place par Donald Trump aux Etats-Unis stimuleront l’activité économique à court terme.
Aux Etats-Unis, la croissance est attendue par le FMI à 2,9 % cette année et 2,7 % l’an prochain. En zone euro, elle serait respectivement de 2,4 % cette année et de 2 % en 2019.
Ces rythmes de croissance dans les pays développés sont élevés et, selon le FMI, supérieurs à la croissance potentielle.
La croissance potentielle désigne le taux de croissance que peut atteindre une économie lorsqu’elle utilise pleinement ses facteurs de production (travail et capital), sans créer de tensions inflationnistes, et en faisant abstraction des cycles économiques. La croissance potentielle est estimée de façon approximative, son niveau exact est donc sujet à débat. Mais on note une tendance structurelle à la baisse de la croissance potentielle dans les pays développés, baisse liée à celle de la productivité des facteurs de production.
Le FMI est également optimiste pour les pays en développement. La Russie et le Brésil renouent avec la croissance, la Chine se maintient au-dessus de 6 % de croissance annuelle et l’Inde au-dessus de 7 %.
Mais des nuages s’annoncent à l’horizon
Le FMI tempère cependant son enthousiasme en pointant le fait que la croissance mondiale devrait ralentir à partir de 2020. A cette date, les effets du stimulus budgétaire américain commenceront à s’atténuer, la Chine ralentira, ainsi que les pays développés qui rejoindront leur taux de croissance potentielle.
A moyen terme, la faiblesse des gains de productivité, le vieillissement démographique, la hausse graduelle des taux d’intérêt dans les pays développés, le risque d’une montée du protectionnisme et des entraves aux échanges, ainsi que les risques géopolitiques seront autant de freins et (ou) de menaces pour la croissance mondiale.
Ces prévisions du FMI sont cependant à considérer avec précaution. Les prévisions économiques, même lorsqu’elles sont réalisées par les économistes les plus renommés (comme Maurice Obstfeld, chef économiste du FMI), se sont à plusieurs reprises révélées erronées.
Par exemple, le FMI (comme beaucoup d’autres) s’était montré incapable d’anticiper la crise de 2008. A l’inverse, il pèche parfois par excès de pessimisme. Ainsi, en octobre 2016, il prévoyait une croissance de 1,3 % pour la France en 2017, alors qu’elle a été de 1,9 %.