Tous les indicateurs sont au vert
2017 confirme la tendance qui se dessine depuis quelques années autour de la finance solidaire : une croissance de 18,3 % qui ne s’essouffle pas, grâce aux divers acteurs de l’économie sociale et solidaire selon Finansol.
Avec 366 000 nouvelles souscriptions, c’est une croissance de 87 % par rapport à l’année précédente, signe incontestable que la finance solidaire grandit chaque année malgré une place minime dans l’océan de la finance traditionnelle.
Finansol est une association créée en 1995 qui a pour but de promouvoir l’épargne solidaire auprès des particuliers comme des entreprises. Elle fédère plusieurs dizaines d’entreprises et a également mis en place un label de confiance afin de garantir le caractère solidaire d’un produit financier, d’un placement d’épargne ou d’un projet d’entreprises non cotées et forte utilité sociale.
Les raisons de cette progression
Plusieurs raisons sont avancées afin d’expliquer cette progression spectaculaire.
Tout d’abord, la loi de Modernisation de 2008 a toujours un impact aujourd’hui puisqu’elle permet de promouvoir encore plus les placements en épargne solidaire.
La loi de Modernisation (2008) impose aux PEE (Plans Epargne Entreprise) de proposer au moins un fonds solidaire. C’était déjà le cas pour les Perco. Cela a permis, au total, de récolter 7,38 Milliards d’euros (soit + 18,9 %), plaçant ainsi l’épargne salariale solidaire en première position des sources de revenus de la finance solidaire.
La hausse des marchés financiers sur l’année 2017 explique également les performances de ces fonds car une majeure partie de leurs placements financiers sont sur des marchés cotés en bourse dont la croissance a été positive.
Enfin, les banques traditionnelles proposent de plus en plus l’option de l’épargne solidaire à leur clients ce qui contribue à augmenter l’encours et donc les performances.
Des résultats concrets
L’année 2017 pour la finance solidaire c’est finalement 45 000 emplois qui ont été créés ou consolidés, 3 700 personnes logées, plus de 80 acteurs du développement économique et durable qui ont été soutenus financièrement et près de 36 000 foyers qui ont bénéficié d’une production électrique durable et responsable.
Les trois sources de revenus de la finance solidaire
La première source de revenus de la finance solidaire vient de l’épargne salariale solidaire. Il est en effet possible pour les salariés de constituer une épargne au sein de leur entreprise et avec l’aide de celle-ci. Ces plans d’épargne proposent aux salariés de placer une partie de leur salaire, à laquelle s’ajoute une participation de leur entreprise, dans des fonds solidaires, aussi appelés fonds « 90-10 » (90 % d’Investissement Socialement Responsable (ISR) et 10 % dans des entreprises à forte utilité sociale).
La seconde source de financement est l’épargne bancaire solidaire, qui intègre deux types de placements :
- L’épargne de partage : lorsqu’un particulier souhaite épargner, il peut souscrire à de nombreux placements dont certains considérés comme « solidaires », qui impliquent le don de tout ou partie des revenus de son épargne à une œuvre d’intérêt général ayant un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, culturel ou environnemental.
- Les fonds d’investissement solidaire (FCP et Sicav), gérés comme les fonds d’épargne salariale.
Ces placements sont de plus en plus mis en avant par les banques, ce qui permet de soutenir ces entreprises et accroit ainsi considérablement l’encours avec une hausse de 18,7 % d’épargne bancaire solidaire, pour un montant total de 3,62 milliards d’euros.
La troisième, et plus faible source de revenu, est l’épargne collectée directement par les entreprises solidaires. Les épargnants peuvent investir directement dans les entreprises et projets solidaires afin de les soutenir. Cette dernière option est minoritaire mais continue de croitre, en 2017 elle représentait 548 millions d’euros pour une progression sur l’année de 9,2 %.
La finance solidaire permet donc de soutenir de nombreux projets, des entreprises, des associations, ou encore des collectifs à caractère social. Ce fut notamment le cas pour Kelbongoo, une startup éthique dont l’objectif est la distribution de produits frais et locaux avec un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Elle a réussi à lever des fonds grâce à la finance solidaire et aux épargnants soucieux de soutenir des projets éthiques et sociaux, ce qui lui permet désormais distribuer des produits à plusieurs endroits dans la capitale.