L’Argentine est un pays abonné aux crises, à tel point qu’il est devenu l’exemple typique des manuels d’économie.
Pourtant, au début du XXème siècle, l’Argentine avait un niveau de développement économique similaire à celui de la France. Mais un siècle de politiques économiques souvent hostiles aux investisseurs et au commerce, ainsi qu’une fâcheuse tendance à imprimer trop de monnaie ont conduit le pays de crise inflationnistes en crises de change. En comparaison, la trajectoire de l’économie française semble un long fleuve tranquille.
En décembre 2015, l’élection de Mauricio Macri a marqué un tournant libéral radical dans la politique économique argentine après plus d’une décennie pendant laquelle le pays avait été dirigé par les époux Kirchner, ouvertement hostiles à l’économie de marché.
Pourtant, les réformes de Mauricio Macri peinent à porter leurs fruits. L’inflation, même si elle a diminué, atteint toujours 25 %. La croissance a rebondi mais reste relativement modeste étant donné la situation du pays. Si l’économie française a pu décevoir ces dernières années (croissance atone, chômage élevé, déficits publics…), nos problèmes hexagonaux semblent bénins en comparaison de ceux de l’Argentine.
Car, depuis ce printemps, le pays a vu le peso chuter d’environ 30 % par rapport au dollar. Cette chute du peso est principalement due à la hausse des taux d’intérêt américains qui conduit les investisseurs à préférer les placements en dollars. Le problème est qu’une monnaie qui se déprécie stimule l’inflation puisque les importations coûtent plus cher, alors même que l’inflation est un des principaux problèmes du pays…
L’Argentine a récemment fait appel au Fonds Monétaire International (FMI) pour obtenir un prêt d’urgence afin de tenter de stabiliser sa monnaie. La situation rappelle de mauvais souvenirs aux Argentins : au tournant des années 2000, le pays avait connu une violente crise et l’action du FMI avait rendu l’institution très impopulaire.
Allez les Bleus ⚽
