L’objectif de l’abaissement de la limitation de vitesse est de faire baisser la mortalité sur les routes secondaires où elle est la plus forte. Selon la Sécurité routière, la mesure devrait permettre de sauver entre 300 et 400 vies par an.
Si l’on met de côté les économies pour la collectivité liées à la baisse du nombre de blessés et de morts engendrées par cette mesure, le budget de l’automobiliste peut tirer avantage de cette réduction de la vitesse… sauf non-respect de cette nouvelle règle.
L’allongement du temps de parcours est relativement faible
Rouler à 80 km/h au lieu de 90 km/h allonge le temps de parcours de 1 minute 32 secondes sur un parcours de 39 km, selon l’essai réalisé sur circuit par l’UTAC CERAM, société spécialisée dans les essais sur circuit routier.
Sur un parcours de routes secondaires de 41 km, pour un temps de trajet estimé à 31 minutes, l’allongement de temps de parcours est évalué à 3 minutes 20 secondes.
La limitation de vitesse peut réduire la consommation de carburant. L’Ademe donne un exemple, dans ses conseils pour adopter une éco-conduite, pour un trajet Lyon-Paris. Passer de 130 à 120 km/h sur autoroute allonge le temps de parcours de 18 minutes mais permet d’économiser entre 3,5 et 4,5 litres de carburant selon la motorisation et le type de véhicule.
La réduction de 10 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires ne devrait permettre que de faibles économies. Le gain de consommation de carburant serait de l’ordre de 1 % selon une analyse coûts/bénéfices réalisée par le Commissariat général au développement durable (« Réduction des vitesses sur les routes » – mars 2018 – Ministère de la transition écologique et solidaire).
En cas d’excès de vitesse, le barème des amendes
Un conducteur qui ne respecte pas les limitations de vitesse est sanctionné d’une amende dont le montant varie selon le niveau de l’excès de vitesse. Il perd également des points sur son permis de conduire.
Voici un rappel des sanctions en cas d’excès de vitesse
Niveau de l’excès de vitesse |
Montant de l’amende forfaitaire |
Nombres de points retirés |
Autres sanctions éventuelles infligées par le juge |
Excès de moins de 20 km/h en agglomération |
135 € |
1 point |
Aucune |
Excès de moins de 20 km/h hors agglomération |
68 € |
1 point |
Aucune |
Excès de vitesse entre 20 km/h et 30 km/h |
135 € |
2 points |
Aucune |
Excès de vitesse entre 30 km/h et 40 km/h |
135 € |
3 points |
Suspension du permis de 3 ans maximum, obligation d’accomplir un stage. |
Excès de vitesse entre 40 km/h et 50 km/h |
135 € |
4 points |
Suspension du permis de 3 ans maximum, permis confisqué immédiatement, obligation d’accomplir un stage. |
Excès de vitesse égal ou supérieur à 50 km/h |
Amende non forfaitaire pouvant aller jusqu’à 1 500 € |
6 points |
Suspension du permis de 3 ans maximum, permis confisqué immédiatement, obligation d’accomplir un stage, confiscation du véhicule. |
Récidive d’excès de de vitesse égal ou supérieur à 50 km/h |
3 750 € |
6 points |
Suspension du permis de 3 ans maximum, permis confisqué immédiatement, obligation d’accomplir un stage, confiscation du véhicule, peine de prison de 3 mois. |
Sources : Service-public.fr et securite-routiere.gouv.fr
A l’occasion du Comité interministériel de la sécurité routière du 9 janvier 2018, le Premier ministre a annoncé que le surplus possible des amendes perçues par l’État liées à l’abaissement de la vitesse à 80 km/h, sera affecté à un fonds d’investissement pour la modernisation des structures sanitaires et médico-sociales spécialisées dans la prise en charge des accidentés de la route.
Lors de l’instauration de la réduction de la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h, par le Comité interministériel de la sécurité routière du 9 janvier 2018, il a été fixé « une clause de rendez-vous au 1er juillet 2020 afin d’étudier avec précision et objectivité l’impact sur l’accidentalité de cette mesure. »