Pourquoi l’inflation décolle ?
En glissement annuel, l’inflation était de 2,3 % en juillet, soit le taux le plus élevé depuis 2012.
L’expression « glissement annuel » désigne la hausse sur un an entre juillet 2017 et juillet 2018. Par rapport au mois de juin, les prix ont baissé de 0,1 % mais, pour estimer l’inflation, les données en glissement annuel sont plus pertinentes car elles ne sont pas perturbées par des effets saisonniers comme les soldes.
Cette hausse est surtout tirée par le rebond des prix du pétrole qui ont conduit à une hausse des prix de l’énergie de 14,3 % en juillet. Dans le même temps, le prix du tabac augmentait encore plus rapidement (+ 16,8 %), du fait des hausses de taxes décidées par le gouvernement.
A l’inverse, le prix des produits manufacturés a diminué de 0,1 % le mois dernier.
Cependant, le dynamisme de l’inflation est surtout tiré par des facteurs conjoncturels. L’inflation sous-jacente, c’est-à-dire ne tenant pas compte des prix qui fluctuent fortement à court terme (tabac, pétrole), est autour de 1% (le chiffre exact n’est pas encore connu pour juillet). Le regain d’inflation de juillet est donc surtout dû à des éléments de court terme et pourrait retomber si le prix du baril venait à fléchir.
La hausse de l’inflation : une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
Pour le pouvoir d’achat des Français, l’inflation est clairement une mauvaise nouvelle. Cependant, 2,3 % d’inflation n’est pas un chiffre particulièrement élevé, l’objectif de la Banque Centrale Européenne étant à 2 %.
De plus, la France (et l’Europe) a craint ces dernières années de tomber en déflation. La récente hausse des prix éloigne ce risque. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait croire de façon intuitive, la déflation se révèle fortement négative pour une économie.
Ne pas confondre inflation (hausse des prix), désinflation (ralentissement du rythme de la hausse des prix) et déflation (baisse des prix).
Enfin, l’inflation, en érodant la valeur des dettes, est une bonne nouvelle pour les agents économiques endettés, au premier rang desquels l’Etat.
Le rebond d’inflation, s’il risque de provoquer la colère des automobilistes qui font le plein sur la route des vacances, n’est pas pour tous une aussi mauvaise nouvelle qu’il y paraît.