La demande de billets et de pièces en euros est toujours dynamique dans la zone euro, selon la dernière étude de la Banque de France. La valeur totale des billets en euros en circulation dans le monde au 13 décembre 2017 était de 1 170,7 milliards d’euros. Et la valeur des pièces en euros en circulation à la même date s’est établie à 28 milliards d’euros. En un an, la valeur totale des billets et des pièces en euros en circulation dans le monde a augmenté de 4 %. Ces valeurs correspondent à l’ensemble des billets et des pièces en euros, en circulation dans et hors zone euro.
Une diminution de l’usage des espèces
La Banque de France note un relatif paradoxe entre l’accroissement de la circulation des pièces et billets en euros, d’un côté, et la réduction de l’usage des espèces en tant que moyen de paiement, notamment en France.
Ce repli est la conséquence du développement du commerce en ligne et de l’utilisation des moyens de paiement scripturaux en constante progression. Les paiements par carte ont progressé de 67 % au cours de dix dernières années.
L’accroissement des espèces en circulation serait lié au développement de la détention des euros à l’étranger et à la thésaurisation de l’euro. Selon une enquête européenne menée en 2016 pour le compte de la Banque centrale européenne, près d’un billet en euros sur trois serait détenu en dehors de la zone euro, principalement dans les pays limitrophes. Et près d’un Européen sur quatre détiendrait des réserves en euros à son domicile.
Les Français utilisent moins les espèces que leurs voisins européens
L’étude réalisée en 2016 pour le compte de la Banque centrale européenne portait sur l’utilisation des espèces par les ménages dans la zone euro. La monnaie fiduciaire reste l’instrument de paiement le plus utilisé pour régler les achats effectués au point de vente : 79 % des transactions réalisées en magasin sont réglées en espèces en zone euro (19 % par carte bancaire, 2 % avec un autre moyen de paiement, le chèque principalement).
Mais en France, seules 68 % des transactions en magasin sont réglées en espèces (ce qui situe la France au 13ème rang sur 19). Et la valeur moyenne d’un paiement en espèces est de 7,50 euros (contre 12,4 euros en moyenne dans la zone euro). C’est la valeur moyenne la plus faible de tous les pays européens, avec celle du Portugal.
Les Français préfèrent les petites coupures
Les Français préfèrent les billets de faible valeur faciale. La valeur moyenne du billet en circulation en France est de 24,7 euros (contre 31,6 euros en moyenne dans la zone euro). En comparaison, cette valeur moyenne est de 34,6 euros en Italie, 32,5 euros en Allemagne et 30,2 euros en Espagne.
Côté pièces, près de la moitié des pièces mises en circulation sont les pièces rouges (1, 2 et 5 centimes). Selon la Banque de France, une part importante de ces pièces reçues par le public est en effet perdue ou stockée. Ce constat est valable dans tous les pays de la zone euro.
Le rapport du comité d’action publique 2022 (CAP 22), publié en juillet 2018, préconise de supprimer progressivement les pièces de 1 et 2 centimes et de rendre obligatoire l’acceptation des paiements dématérialisés.
La production des pièces de 1 et 2 centimes d’euro pourrait être arrêtée dans l’ensemble de la zone euro. Cinq pays ont déjà pris des mesures visant à limiter l’usage des pièces de 1 et 2 centimes : la Finlande (2002), les Pays-Bas (2004), la Belgique (2014), l’Irlande (2015) et l’Italie (2018). Ils ont instauré l’arrondi des transactions en espèces aux 5 centimes les plus proches.
La Banque de France assure, au titre du mécénat d’entreprise, le comptage, le tri et le conditionnement des pièces récoltées dans le cadre de l’opération caritative « pièces jaunes ». En 2017, 57,1 millions de pièces ont été récupérées dans ce cadre, pour une valeur de près de deux millions d’euros.