La croissance perd de la vigueur
Après avoir atteint 2,2 % en 2017 (au plus haut depuis 2011), la croissance économique française était attendue par le gouvernement à 1,8 % en 2018 (et à 2 % par le Fonds Monétaire International).
Cependant, les deux premiers trimestres de l’année ont été décevants, avec une croissance trimestrielle de seulement 0,2 %. Du fait de cette contre-performance, le gouvernement a annoncé avoir abaissé sa prévision de croissance pour l’année à 1,7 %.
A la fin du second trimestre, l’acquis de croissance pour 2018 (c’est-à-dire la croissance annuelle si le PIB stagnait au troisième et quatrième trimestre) est de 1,3 %. Avec une prévision de croissance de 0,4 % sur le troisième trimestre 2018 (selon la Banque de France), la prévision du gouvernement d’une croissance à 1,7 % semble atteignable. Des risques baissiers persistent cependant, par exemple dans le cas où Donald Trump augmenterait à nouveau les droits de douane.
La croissance annuelle ne se calcule pas en additionnant la croissance trimestrielle. Par exemple, une croissance de 0,5 % sur les quatre trimestres d’une année ne donne pas forcément une croissance de 2 %. La croissance mesure l’évolution du PIB d’une année par rapport à la précédente.
Causes et conséquences de la faible croissance
La relative faiblesse de l’activité économique peut s’expliquer par plusieurs facteurs.
Les grèves du printemps, notamment à la SNCF, ont négativement pesé sur l’activité de transport. La hausse du prix du pétrole a augmenté le prix des importations et rogné le pouvoir d’achat des ménages. Les mesures du gouvernement, plus orientées vers l’investissement des entreprises que vers le pouvoir d’achat des ménages (et dont les effets bénéfiques ne pourront se faire sentir qu’à moyen terme) ont également pénalisé la consommation, habituel moteur de la croissance française.
L’atonie de la croissance pèse à la fois sur les créations d’emploi et sur les comptes publics. Si le déficit public avait été réduit à 2,6 % du PIB en 2017, il risque de se creuser à nouveau en 2018. D’où de probables coupes budgétaires à venir, mais qui risquent de peser à leur tour sur la consommation des ménages.