Avec 8,8 millions de personnes en situation de pauvreté en France, le plan de lutte contre la pauvreté est loin d’être anecdotique !
Au total, 21 grandes mesures ont été dévoilées par le président de la République.
Ce plan, sous la houlette d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, s’articule autour de 5 grands chantiers, pour un budget global de 8 milliards d’euros.
« Ce que nous devons faire en matière de solidarité nationale, c’est une révolution profonde qui rende aux Français leurs droits, leur dignité, leur espérance » (Emmanuel Macron, président de la République).
L’égalité des chances dès les premiers pas et le droit des enfants
Le projet prévoit de développer, notamment pour les familles en situation de pauvreté, l’accueil dans les crèches ou par des assistantes maternelles, ce qui constitue selon le gouvernement « un levier efficace de réduction des inégalités liées à l’origine sociale ». Il est ainsi prévu un plan exceptionnel de formation continue des 600 000 professionnels de la petite enfance.
Le deuxième engagement porte sur la garantie des droits fondamentaux des enfants. L’objectif est de « diviser par deux d’ici à 2022 le taux de privation matérielle des enfants pauvres ». Il est ainsi prévu d’encourager dans les écoles les dispositifs de petit-déjeuner pour tous, en instaurant pour les petites communes un mécanisme d’incitation.
Par ailleurs, afin de prévenir et lutter contre le surendettement, 400 « Points conseil budget » qui avaient fait l’objet d’une expérimentation seront développés sur l’ensemble du territoire. En parallèle, les frais bancaires pour les plus fragiles seront plafonnés. Cette dernière mesure a été annoncée très récemment par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.
La formation des jeunes encouragée
La lutte contre le décrochage scolaire est l’un des axes principaux de ce projet, qui instaurera une obligation de formation pour tous les jeunes jusqu’à 18 ans. « Les pouvoirs publics auront l’obligation de proposer un accompagnement à tout jeune mineur en situation de décrochage durable » (soit environ 20 000 jeunes décrocheurs non accompagnés chaque année).
Pour aboutir à cet objectif, le gouvernement prévoit le développement de 100 000 places par an en Garantie jeunes.
Des droits sociaux plus équitables et plus accessibles
Le « maquis » des aides sociales a souvent pour conséquence que de nombreux bénéficiaires, mal informés ou découragés par les démarches, renoncent à faire valoir leurs droits. Selon le dossier du gouvernement, cela « n’incite pas à la reprise d’une activité ». Ce quatrième volet vise à simplifier et rendre plus équitable le système des minima sociaux. Selon le texte, la refonte des aides sociales sera réalisée en parallèle avec la création d’un revenu universel d’activité. Le système sera « incitatif à l’activité puisque chaque euro gagné par son travail se traduira par une augmentation du revenu disponible ». De même la prime d’activité sera revalorisée, et l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) sera intégrée à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-c). C’est cette partie du plan qui forme la grande majorité de l’enveloppe prévue (près de 5 milliards d’euros).
L’accompagnement vers l’emploi
Le gouvernement souhaite développer l’insertion professionnelle, pour les allocataires de minimaux sociaux. Le texte prévoit la création d’une « Garantie d’activité » combinant accompagnement social renforcé et insertion dans l’emploi pour 300 000 allocataires par an.
Un projet de loi « pauvreté » dès 2019
Selon le calendrier actuel, le projet de loi « Pauvreté » serait présenté courant 2019, pour être adopté en 2020. Au préalable, certaines mesures présentées seront testées dans une dizaine de territoires.