Les Glorieuses se mobilisent pour la troisième année en faveur de l’égalité salariale.
En 2018, en raison de l’écart de revenu entre les Françaises et les Français, les femmes commencent à travailler gratuitement à partir du 6 novembre à 15h35.
Pour déterminer cette date, le collectif Les Glorieuses s’est basé sur l’écart de salaire entre les hommes et les femmes en France (ces dernières gagnent 15,2 % de moins que les hommes selon Eurostat) rapporté au nombre de jours ouvrés en 2018.
En 2017, la date symbolique était fixée au 3 novembre à 11h45. En un an, trois jours ont été gagnés. Et en 5 ans, l’écart de revenus entre femmes et hommes a diminué de 0,5 %. A ce rythme, l’égalité salariale sera effective dans 150 ans, soit en 2168.
De multiples évaluations de l’inégalité salariale
Si l’on compare le revenu salarial sur l’ensemble des salariés, les revenus perçus par les femmes (17 740 €) sont de 23,7 % inférieurs à ceux des hommes (23 260 €). Autrement dit, les hommes perçoivent 31,1 % de plus que les femmes, selon les chiffres 2015 publiés par l’Insee en septembre 2018. Ces chiffres prennent en compte tous les temps de travail (temps plein ou partiel) et tous les postes confondus. Or, les femmes occupent souvent des postes à temps partiel : 80 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Et 30,1 % des femmes actives sont à temps partiel contre 8,2 % des hommes actifs. Ces emplois sont plus précaires et moins bien rémunérés. Ce qui explique en partie que les femmes perçoivent des revenus inférieurs à ceux des hommes.
Selon Eurostat, les femmes ont, en France, un salaire inférieur de 15,2 % à celui des hommes. Ce chiffre global se fonde sur la moyenne du salaire horaire brut entre employés des deux sexes. Il est proche de la moyenne européenne établie par Eurostat (16,2 % dans l’Union européenne).
Depuis 2011, la Commission européenne a instauré la journée européenne de l’égalité salariale. En 2018, cette journée a eu lieu samedi 3 novembre. C’est le jour à partir duquel les femmes européennes « ne sont plus rémunérées » du fait de l’écart salarial entre les hommes et les femmes.
A poste et compétences égales, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 9 %.
Il s’agit d’une discrimination pure : pour un même poste, un même âge, de mêmes compétences, dans un secteur d’activité et une taille d’entreprise similaire, un employeur va moins payer une femme qu’un homme, à hauteur de 9 %.
C’est le chiffre qui ressort de l’édition 2018 des chiffres clés « Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » réalisé par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS).
Les propositions des Glorieuses pour endiguer les inégalités
Après avoir fait un tour d’horizon des meilleures pratiques en Europe, le collectif féministe propose trois mesures qui devraient permettre de parvenir à une égalité :
- Favoriser la transparence des salaires en entreprise : par exemple en publiant une grille des salaires au sein des entreprises, pour permettre à chaque employé de savoir où il se situe par rapport à ses collègues.
- Instituer un « Certificat d’égalité » obligatoire : un tel certificat a été mis en place en Islande en janvier 2018. Ce certificat atteste que l’entreprise respecte les obligations d’égalité salariale. En cas de non-respect, des sanctions sont prévues.
- Créer un congé paternité aussi long que le congé maternité. Si 71 % des pères ont pris un congé paternité en 2013, seuls 4,4 % des pères ont pris un congé parental et bénéficié d’un complément d’activité en 2016 (source : Drees – mars 2016).