François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a insisté en préambule sur les trois enjeux clés de l’éducation économique et financière :
- un enjeu social (lutter contre le surendettement et la pauvreté),
- un enjeu économique (les réformes économiques ne seront efficaces que si elles sont comprises) et
- un enjeu démocratique (la compréhension des mécanismes de base de l’économie permet d’éviter les dérives populistes).
La Banque de France conçoit son rôle d’opérateur de la stratégie nationale comme celui d’un chef d’orchestre dont les différents musiciens (partenaires) doivent pouvoir jouer leur partition, la Banque de France elle-même ayant mis en place un portail faisant des liens vers de nombreux sites de contenus, dont La finance pour tous (NDLR), et s’apprêtant à ouvrir un espace muséal – Citéco – début 2019.
L’éducation financière du grand public
La première table-ronde visait le grand public, c’est à dire toutes les cibles finales.
Quatre intervenants ont présenté les actions de leur structure.
La Banque de France est revenue, par la voie de son nouveau directeur de l’éducation économique et financière, Mark Béguery, sur son portail et ses actions en direction des populations en difficulté financière et des entrepreneurs. Il a d’ailleurs annoncé l’ouverture dans quelques mois d’un portail dédié à ce public cible.
L’Autorité des Marchés Financiers, par l’intermédiaire de Claire Castanet, a insisté sur la nécessité de mettre les épargnants à même de se protéger contre les arnaques, et présenté ses différents outils dont Finquiz, une application ludique.
La Fédération bancaire française a présenté son site ainsi que son action à destination des plus jeunes, un Banquier dans ma classe.
Quant à Pascale Micoleau-Marcel, au nom de la Finance pour tous, elle a expliqué que celle-ci avait, dès sa création, essayé de réfléchir aux thématiques que recouvre l’éducation financière, à la fois éducation au budget, à l’épargne, au crédit et décryptage de l’économie dans une perspective citoyenne. L’éducation financière est essentielle mais doit venir en complément de la régulation et de la protection des consommateurs.
La présence du député Cédric Roussel, membre de la Commission permanente des Affaires Culturelles et de l’Éducation, à cette table-ronde témoignait de l’intérêt porté par les parlementaires de la majorité à ces sujets. Intégrer plus qu’aujourd’hui, l’éducation économique et financière dans le cursus des élèves dès le primaire, tel est le souhait exprimé par Cédric Roussel afin que les politiques, les journalistes, les décideurs, soient à terme également avertis de ces questions.
Enfin Michel Cottet, directeur général de la SIAGI (société de caution mutuelle pour les petites entreprises), représentait en quelque sorte la sensibilité des entrepreneurs : il a confirmé que ces derniers – y compris les directeurs financiers d’entreprises moyennes ou grandes d’ailleurs – ont besoin de formation dans ce domaine.
Un zoom sur l’épargne salariale
Le projet de loi Pacte, en cours de discussion, intègre des réformes potentiellement porteuses d’espoir pour les tenants de l’éducation financière.
Au travers notamment de l’épargne salariale (suppression du forfait social pour les PME qui mettent en place de l’intéressement ou de la participation facultatifs). Comme l’a rappelé Claire Castanet, l’épargne salariale fait par ailleurs désormais l’objet d’une initiative de place avec une semaine (la dernière semaine de mars) et un site dédiés.
La finance pour tous a proposé que les entreprises se saisissent de cette actualité pour offrir de véritables formations à leurs salariés, sur l’épargne salariale mais plus généralement sur le budget, le crédit et l’épargne.
L’indispensable formation des professionnels de la finance
La 2ème table ronde se concentrait sur les professionnels de la finance et sur les obligations qui sont les leurs et auxquelles le superviseur, ACPR et AMF, selon les cas, attache une grande importance. Des formations rassurantes pour le client final qui doit trouver, pour le conseiller, des correspondants bancaires et assurantiels suffisamment avertis. La question de la trop grande diversité et de la complexité croissante des produits à proposer aux clients a évidemment été soulevée, sans qu’une réponse uniforme et définitive ait pu y être apportée.