L’emploi privé accélère
Selon l’Insee, il y a eu 30 200 créations nettes d’emplois au troisième trimestre 2018, soit le quatorzième trimestre consécutif de créations nettes d’emplois salariés dans le secteur privé. Le nombre de création d’emplois a augmenté de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, la dynamique est donc positive puisque la hausse des créations d’emploi n’avait été que de 0,1 % au second trimestre.
La construction affiche la hausse la plus franche, avec une hausse trimestrielle de 0,5 %, soit 6 800 emplois créés au troisième trimestre. En volume, les services ont été les plus créateurs d’emplois (23 300 emplois nets créés au troisième trimestre après 22 000 au second). L’industrie a quant à elle créé 800 postes au troisième trimestre, ce qui représente une évolution positive comparée aux 2 400 destructions d’emplois du second trimestre.
A l’inverse, l’intérim et les services marchands ont affiché des destructions nettes d’emplois sur le trimestre écoulé (respectivement 10 300 et 1 000 emplois).
Sur un an, 211 100 postes ont été créés dans le secteur privé. Ce chiffre, quoique positif, risque de se révéler insuffisant pour faire baisser le chômage.
Des créations nettes d’emplois ne signifient pas mécaniquement une baisse du chômage. En effet, il faut aussi considérer l’évolution de la population. Comme la population active française croît d’environ 130 000 personnes par an, les créations d’emplois enregistrées dans le secteur privé ne permettent pas de résorber rapidement le problème du chômage.
Salaires en hausse mais pouvoir d’achat en berne
Les salaires ont augmenté de 0,3 % au troisième trimestre selon la Dares (chiffre concernant les entreprises de 10 salariés ou plus de l’ensemble du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales). Sur un an, la hausse des salaires est de 1,5 %. Sur la même période, la durée du travail a été stable à 35,6 heures hebdomadaires.
La hausse des salaires ne signifie cependant pas que le pouvoir d’achat a augmenté. En effet, de septembre 2017 à septembre 2018 l’inflation a atteint 1,9 %. Sur un an, les salaires réels, c’est-à-dire les salaires ajustés de l’inflation, on en fait baissé.
En économie, il faut être attentif à distinguer les évolutions réelles et nominales. Une statistique nominale ne prend pas en compte l’inflation, alors qu’une statistique réelle est ajustée de l’inflation. Cette différence entre nominal et réel est importante pour estimer les évolutions de salaires ou la rentabilité d’un placement. Par exemple, un placement rapportant 2 % (taux nominal) se révèle perdant si l’inflation est de 3 %. En effet, dans ce cas sa rentabilité réelle est négative (- 1 %).