Les causes de la baisse du revenu disponible
Dans un article publié sur le portrait social de l’Insee, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a calculé qu’en 2016, le revenu disponible moyen par ménage en euros constants serait inférieur de 1,2 % à son niveau de 2008 (l’OFCE utilise le conditionnel car ce résultat est basé sur les simulations d’un modèle appelé Ines).
Le terme « euro constant » est synonyme de « euro réel », c’est-à-dire que l’on a retiré les effets de l’inflation. Ainsi, on peut comparer le pouvoir d’achat d’un euro entre deux dates.
Cette baisse s’explique en partie par des effets démographiques. En effet, le changement de la composition des ménages et le vieillissement démographique ont contribué à la baisse du revenu moyen par ménage à hauteur de 1,1 %.
A titre d’illustration, le développement des familles monoparentales a pesé négativement sur le revenu moyen par ménage.
Un ménage regroupe l’ensemble des habitants d’un même logement, souvent (mais pas obligatoirement) une famille. L’étude citée ici ne considère que les ménages dans leur totalité. Pour prendre en considération la composition des ménages, l’Insee utilise la mesure du niveau de vie qui donne une pondération à chaque membre du ménage.
Les réformes sociales et fiscales intervenues sur la période considérée (hausse des cotisations sociales, création d’une tranche d’impôt sur le revenu à 45 %…) ont, elles aussi, comprimé le revenu disponible. Selon cette étude, ces réformes ont en effet entraîné une diminution du revenu disponible brut de 750 euros.
L’évolution est cependant différente selon le niveau de vie des ménages. Les 5 % les plus aisés ont connu une baisse de revenu disponible annuel de 5 640 euros alors que les 5 % les plus modestes ont vu leur revenu disponible annuel augmenter de 450 euros du fait d’une hausse des prestations sociales.
Les revenus des ménages depuis 2016
La période 2008 – 2016 a vu les effets de la crise des subprimes (2008-2009) et de la crise en zone euro (2011 – 2013) sensiblement freiner l’économie française et peser sur les revenus des Français.
Selon l’Insee, le pouvoir d’achat par ménage a augmenté de 0,5 % en 2017 (+ 1 % pour le pouvoir d’achat par personne). Au vu des récentes évolutions, le pouvoir d’achat devrait continuer à croître modestement en 2018 et 2019. En effet, au second trimestre 2018, l’acquis de croissance de la hausse du pouvoir d’achat des ménages est de 0,6 %.
L’acquis de croissance correspond à l’évolution d’une variable si elle restait stable jusqu’à la fin de l’année. Ainsi, dans l’hypothèse où le pouvoir d’achat des ménages stagnerait au deuxième semestre 2018, la hausse annuelle serait de 0,6 %.