Il aura suffi d’un 4e trimestre désastreux pour faire plonger les indices boursiers dans le rouge. Pour autant, la tempête grondait depuis un moment, avec une première secousse au printemps qui avait déjà valeur d’avertissement.
Correction sur l’ensemble des marchés
L’Eurostoxx50 qui regroupe les 50 plus grandes entreprises de la zone euro affiche un bilan négatif pour l’année 2018 avec un recul de 14,3 %. Mais la zone euro n’a pas été la seule à souffrir. Le Footsie à Londres est en repli de 12,5 % tout comme le Nikkei au Japon. La contreperformance est même plus marquée dans les pays émergents comme la Chine, où la bourse de Shanghai recule de 25 %. Seuls les indices américains montrent une plus grande résistance, avec le Dow Jones par exemple qui limite ses pertes à moins de 7 %.
Une normalisation monétaire qui n’est pas sans conséquence sur les bourses mondiales
Après une décennie de soutien actif à l’économie par les banques centrales, le retour à la normale n’est pas sans produire quelques effets. Si la Banque Centrale Européenne (BCE) n’est qu’au début de ce processus, ce n’est pas le cas de son homologue américaine. La FED a ainsi déjà décidé plusieurs hausses de taux d’intérêt pour ralentir une économie américaine au bord de la surchauffe.
Or historiquement ce pilotage ne s’est jamais fait sans à-coup, ce qui rend fébriles les investisseurs. Et si la FED freinait trop fort avec 4 hausses de taux d’intérêt en 2018 et 4 supplémentaires anticipées en 2019 ? Si l’économie américaine peut sans doute le supporter, ce n’est pas forcément le cas de pays émergents qui sont souvent arrimés au dollar et se réfèrent aux conditions d’emprunt pratiquées aux Etats-Unis.
En effet, la politique monétaire américaine a des conséquences qui vont bien au-delà des simples frontières du pays. C’est sans doute pour cette raison qu’en 2016, Janet Yellen, l’ancienne présidente de la FED, avait entamé cette normalisation monétaire avec une grande précaution.
Au-delà des aléas conjoncturels, les actions demeurent intéressantes si…
Difficile donc de trouver un intérêt dans les actions pour un épargnant aujourd’hui. Il suffit de regarder le CAC 40 pour se rendre compte que l’indice n’a pas progressé depuis plus de 10 ans. Mais c’est sans tenir compte d’un élément fondamental : le CAC 40 « classique » n’intègre pas le versement des dividendes et leur réinvestissement dans les entreprises. Ce qui peut semblait insignifiant sur une année, surtout quand l’indice affiche une forte hausse, prend alors une ampleur déterminante à long terme.
Ainsi comme le montre le graphique ci-dessous, un investissement dans le CAC 40 n’aurait rapporté que 6 % depuis septembre 2008 contre plus de 50 % si les dividendes sont intégrés et réinvestis.
Posséder des actions dans son épargne est donc toujours intéressant pour diversifier son risque et augmenter sa performance à long terme. Pour cela, il ne faut pas avoir besoin de cette épargne à moins de 5 ans (c’est l’horizon d’investissement minimum généralement recommandé) et parfois davantage. Il faut aussi un investissement régulier pour lisser la volatilité des marchés et ne pas acheter trop haut dans l’euphorie et vendre trop bas dans la panique. Les investissements doivent être répartis entre grandes zones géographiques, secteurs économiques et tailles d’entreprises différentes afin de ne pas mettre tous ses œufs dans un même panier !